Résumé
« Né le 28 avril 1928 à Nice, dans un milieu d'artistes, Yves Klein a "pris le goût de la peinture au biberon" : "Tantôt je peignais ou dessinais sous l'influence de mon père, alors c'était des petits chevaux dans un paysage ou la mer, et mon père me disait 'formidable, très beau, continue...', tantôt sous l'influence de ma mère j'exécutais une composition abstraite, et alors ma mère s'écriait 'c'est merveilleux, quel talent continue...' [...] Le fait que mon père et ma mère soient peintres m'agaçait et m'éloignait de la peinture. Cependant, c'est à cause de cela aussi, j'étais tenu au courant grâce à eux des plus extrêmes idées d'avant-garde en peinture. Je cherchais, d'ailleurs un peu à cause de cela, à aller toujours plus loin."
Avant de devenir "Yves le Monochrome", ce qui passionne Yves Klein, l'homme du bleu aujourd'hui devenu un mythe, c'est le judo, alors peu connu en France. Cette passion le poussera à aller jusqu'au Japon où il obtiendra sa ceinture noire 4e dan. Pendant sept ans, de 1947 à 1954, il va se consacrer au judo au point de penser en faire, dans un premier temps, son métier. Le judo, à peu près inconnu en France au lendemain de la première guerre mondiale, s'est développé dans les années 1930. Arman, Claude et Yves Klein, le "trio infernal", rêvent du Japon et envisagent même de s'y rendre à cheval... Mais le 22 août 1952, Yves KLEIN sera seul à partir et ce ne sera pas à cheval. »
Berthe Genevrier
« Je crois que pour tout ce qui est inspiration artistique, le monde entier se tourne vers Paris de nos jours. Mais bientôt, indépendamment de Paris, l'autre côté du globe aura aussi sa capitale spirituelle, « Tokyo », son centre artistique, « Le Japon », qui est tout entier un pays où l'on ne sait plus que faire du talent. »
Yves Klein, « Premières impressions et réflexions » sur le Japon, octobre 1952
À la suite d'Yves Klein USA et Yves Klein Germany, ce livre, préparé en collaboration avec les Archives Yves Klein, présente près de 150 documents d'archives, photographies et correspondances À travers ses voyages, ses échanges et ses rencontres, le lecteur découvre au fil des pages la fascination d'Yves Klein pour le Japon et assiste à son glissement de l'apprentissage du judo à une carrière d'artiste. Outre sa pratique devant le mener sur la « voie de la sagesse », le jeune Yves Klein rencontre alors le critique d'art Uemura Takachiyo (1911-1998), le peintre Koyama Keizô, ou encore le peintre abstrait et professeur de design Masaki Yamaguchi, avant de lancer sa carrière d'artiste à son retour à Paris...