Cai guo qiang : une histoire arbitraire

L'exposition "An Arbitrary History", organisée en deux parties, conçue et réalisée par le Musée d'Art Contemporain de Lyon en étroite collaboration avec l'artiste constitue la première rétrospective de Cai Guo-Qiang en France. Organisée en deux parties, elle a fait l'objet de plusieurs créations autour desquelles sont rassemblées une sélection d'oeuvres emblématiques de la production de l'artiste depuis qu'il a quitté la Chine. Le premier volet, Rivière de Bambou, présente une sélection d'oeuvres appartenant aux collections publiques et privées parmi les plus prestigieuses d'Europe, d'Asie et d'Amérique qui toutes ont la particularité, outre d'être suspendues au plafond, d'être incluses dans un dispositif qui consiste à les découvrir en barque sur une rivière réalisée en bambou tressé et résine époxy, laquelle serpente telle un dragon traditionnel sur l'ensemble de la surface d'exposition. Ce moyen traditionnel de locomotion sur le Yang Tsé Kiang permet ainsi au visiteur au détour des méandres d'approcher les qualités transculturelles de l'oeuvre de Cai Guo-Qiang qui oscille sans cesse entre ordre et chaos, début et fin, hasard et nécessité, macrocosme et microcosme. Elle est perçue dans un continuum espace-temps qui unifie les opposés, la pharmacopée traditionnelle, et la destruction par l'explosion, l'eau et l'air, le voyage et l'immobilisme etc... Le second volet, Grand Huit, est une création in situ et une production inédite. Le dispositif de visite intrinsèque à l'oeuvre demande tout comme la rivière de bambou une participation active du public, puisqu'il consiste cette fois à emprunter des wagonnets de grand huit pour traverser la salle et apercevoir un simulacre de plafond baroque traitant de l'art occidental d'aujourd'hui et plus particulièrement de l'histoire de l'art français. Tout en reprenant la structure de ces plafonds, Cai Guo-Qiang introduit en lieu et place des caissons, frises, oculus et mandorles des éléments empruntés aux oeuvres d'artistes français du XXème siècle. Ainsi le saut dans le vide de Klein remplace les traditionnels angelots et autre putti, les hourloupes de Dubuffet servent de motifs de rocailles, les faïences blanches de Raynaud, de frises et bien d'autres éléments iconiques empruntés à l'histoire de l'art contemporain français enserrent "Le nu descendant l'escalier" de Duchamp.