Résumé
Rose : en provençal, ainsi l'on nomme le Rhône, fleuve qui irrigue et enserre la Camargue avant de se jeter dans la Méditerranée.
Fille du Delta, terre de sable morcelée, modelée, soumise, humide, alanguie mais aussi unie, sèche, sauvage et rebelle, la Camargue est reliée au ciel et à la terre par l'eau. Miroirs des miroirs : les étangs stagnants et scintillants sont nourris par le fleuve et l'eau de mer qui s'infiltre. La Camargue est située au-dessous du niveau de la mer.
Surface et profondeur, mouvance et prégnance des éléments.
La Méditerranée remonte le Petit-Rhône, s'insinue, sans mélanger ses eaux à celles du fleuve en fin de course. Les eaux douces et salées se superposent, se frôlent, se combattent, se repoussent avant de se confondre dans le tumulte de la passe.
Le fleuve sillonne, méandre et s'abouche à la mer. Il disparaît en elle, ramenant sur ses rivages les cadavres de bois charriés depuis l'amont, et tous les détritus qu'il transporte.
Camargue est fiancée du Rhône et maîtresse du vent, soeur de la mer. Elle naît et meurt entre les bras du Pichot-Rose. Elle se fane sous les assauts d'un Mistral vif, fougueux, glacial, descendu des Alpes, qui la courbe et la brutalise : le « mangio-fango », celui qui mange la fange, et donne le ciel d'azur. Parfois d'autres cupidons lui font la cour. Quand le Marin débarque sur ses côtes, paquetage de nuages sur l'épaule, la Camargue se grise et s'efface. Elle devient alors aussi moite et salée que la mer. Elle se confond à l'horizon. Les Saintes s'enveloppent dans un manteau de brume. D'autres fois, la Camargue est emportée par la Tramontane qui lui souffle à l'oreille des mots fous venus des Pyrénées.
Aux confins de l'hiver, la Camargue est déserte, froide et lumineuse.
Elle s'éveille au printemps avec le coucou, les grenouilles, les crapauds.
Elle paresse l'été sous le chant des cigales et s'égaye d'une fête.
Elle tourmente dans les ciels d'automne flamboyants, zébrés des cohortes de canards sauvages, grues cendrées, flamands roses.
La Camargue est vivante.
Terre fragile et rude. La Camargue invite au recueillement. Elle attise les ferveurs. Elle porte en son sein le nom des Saintes, comme pour la protéger de l'inexorable montée des eaux. On dit qu'il est possible que la Camargue disparaisse.
Alors je fixe les images.
La Camargue est une terre mouvante, émouvante, lagunaire, déclinée ici en quatre saisons et à ma façon. C'est-à-dire avec le regard d'une occupante fugace d'un territoire presque insulaire, promeneuse des chemins sableux, éblouie par les miroirs. Le regard posé loin sur l'infini, ciel, mer et terre, et si près. L'éphémère. Si proche.
Caractéristiques techniques
| PAPIER | |
| Éditeur(s) | Poetiques |
| Auteur(s) | Brigitte Curdel |
| Parution | 01/05/2011 |
| Nb. de pages | 96 |
| Format | 2.1 x 1.4 |
| Couverture | Broché |
| Poids | 250g |
| EAN13 | 9791090575004 |
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