
Appassionata claudio arrau, prodige, dandy, visionnaire
André Tubeuf
Résumé
Au cours du XXe siècle, si un nom a brillé parmi les monstres sacrés du piano, c'est bien celui de Claudio Arrau...
"J'écoutais ma mère donner des leçons, je l'entendais jouer. C'est ainsi que j'ai fait mon éducation. J'ai su mes notes avant mes lettres, et j'ai toujours mémorisé la musique en la lisant, jamais en l'écoutant. Mon seul désir était de jouer du piano." Claudio Arrau Au cours du XXe siècle, si un nom a brillé parmi les monstres sacrés du piano, c'est bien celui de Claudio Arrau (1903-1991), dont on fête en février le centenaire de la naissance. Chilien d'origine, Allemand d'adoption, citoyen du monde dès les années 1930, Claudio Arrau a connu le destin d'un être d'exception : pianiste virtuose, il est le dernier représentant de la musique du XIXe siècle, et il préfigure pleinement celle du XXIe. Sa personnalité est une somme de contradictions surmontées: il allie passion et rigueur, tradition et modernité, élans spontanés et éclat visionnaire. Enfant prodige puis vieil homme solaire, courant d'un continent à un autre, Claudio Arrau a exercé sur ses contemporains une fascination qui a duré plus de soixante-dix ans grâce à son génie incomparable de l'âme humaine. Adepte de la psychanalyse, tour à tour reclus et dandy, témoin capital des révolutions artistiques de son temps, capable de tout interpréter, il reste la référence obligée des amoureux de musique romantique. Méditation sur un destin, le portrait écrit par André Tubeuf est aussi un livre de référence sur la musique et sur l'art de l'interprétation au XXe siècle. Parallèlement à la parution de cet ouvrage, Philips propose une compilation, "Appassionata", pour découvrir l'art incomparable d'Arrau, ainsi qu'une magnifique collection de coffrets, dont la publication s'étendra sur l'année 2003.
Sommaire
"Je dois d'abord dire ma reconnaissance personnelle pour Claudio Arrau. Il m'a écouté quand j'avais neuf ans, à Buenos Aires. Il n'a jamais cessé de s'intéresser à moi, de m'encourager. Peut-être à un moment il a senti que mon destin de musicien s'inscrivait un peu dans les traces du sien – un enfant précocement habité par la musique, pianiste, né en Amérique du Sud et venant en Europe pour essayer d'y devenir un musicien universel. Mes premiers mentors en Europe ont été Furtwängler et Edwin Fischer, deux des musiciens qui l'avaient le plus fortement marqué lors de sa propre formation. Lorsque je me suis trouvé à la tête d'un orchestre, l'Orchestre de Paris, j'ai eu l'honneur et la joie d'inviter Arrau déjà presque octogénaire à jouer Brahms et Beethoven avec nous. Bien plus tard je me suis installé à Berlin où lui-même avait commencé ses vraies études, et comme lui j'ai travaillé à effacer les frontières que les nations et les époques mettent dans la musique. Il a traversé tout le XXe siècle (de 1903 à 1991), il a joué et défendu Busoni, Ravel (un moderne, alors) ou Stockhausen. Sa morale pianistique était du XXe siècle : scrupuleusement fidèle au texte (et en cela très en avance sur l'époque), objectif, essentiellement sérieux. L'extraordinaire est qu'en même temps il soit absolument resté un homme du XIXe siècle, héritier à la fois de Liszt et de Beethoven et, dans son âme, un romantique. C'est grâce à quelques musiciens complets comme lui que le passage d'un monde et d'un siècle à l'autre a pu se faire. Pour cette transmission authentique de l'héritage, nous lui devons beaucoup. Mais ce qui me touchait peut-être le plus chez lui, au piano, c'est cette tension harmonique qu'il soutenait de sa respiration, donnant à son jeu une continuité, une intensité, une urgence dramatique à peu près uniques. Il ne pouvait pas commencer une phrase sans la faire sentir déjà tout entière, et nécessaire. Il ne pouvait pas jouer une phrase de musique sans nous donner le sentiment que sa vie même, à cet instant même, y était attachée. Cette leçon d'intégrité nous nourrit encore. Et pour moi qui ai eu le privilège de travailler avec lui, je peux témoigner qu'il connaissait la moindre partie instrumentale du concerto qu'il jouait avec nous, au moins aussi bien que nous. Il avait le sens de la totalité de l'œuvre, de son unité. Oh, puissent l'exemple et la leçon d'un musicien comme Arrau nous inspirer tous longtemps!"Berlin, août 2002
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | NiL éditions |
Auteur(s) | André Tubeuf |
Parution | 23/01/2003 |
Nb. de pages | 211 |
Format | 13.2 x 20.6 |
Couverture | Broché |
Poids | 254g |
EAN13 | 9782841112821 |
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