Résumé
Sur la côte sud de l'Angleterre, où les falaises rencontrent l'Atlantique et le ciel se fond avec la mer, naît « Horizons »,
une investigation poétique sur la relation de l'être humain avec l'horizon, cette frontière entre ce que nous voyons et
ce que nous imaginons, symbole de l'inaccessible et de ce qui est à venir. Car l'horizon n'est pas une limite fixe, mais
une construction personnelle, et chaque individu, en posant son regard sur la mer, crée le sien propre, le remplit de
sens, de souvenirs et d'aspirations.
Ce travail est aussi une exploration personnelle : Alex Llovet a passé dix ans à photographier la mer de Cornouailles,
où vit sa belle-famille, observant les usages et coutumes que les Britanniques font de leur côte, et essayant ainsi de
comprendre cette identité qui lui a été prêtée. Pour eux, cela semble être à la fois un espace de loisirs et de contem-
plation, mais aussi de résistance face aux éléments, de communion avec la nature, de tradition. La Cornouailles est,
en particulier, un territoire où l'histoire et la géographie ont façonné un mode de vie. Ici, l'horizon n'est pas seu-
lement un point dans la distance, mais un rappel constant de l'insularité britannique, de sa connexion avec la mer
comme voie d'évasion, de commerce, d'aventure et de défense. Dans ces horizons, Llovet essaie de reconnaître le
regard de ceux qui l'entourent, de comprendre leur sentiment d'appartenance et, d'une certaine manière, de réussir
à le faire sien également.
Quant au photolivre, la mise en page répond à une idée visuellement simple mais symboliquement puissante :
l'horizon reste toujours à la même hauteur, tandis que les photographies se déplacent vers le haut ou vers le bas,
évoquant le mouvement des marées et transformant la séquence du livre en un flux continu, comme la respiration
même de l'océan dans le va-et-vient de l'eau sur le rivage. Et c'est que « Horizons » est avant tout un éloge de la
contemplation, un rappel de la nécessité de s'arrêter, d'observer et d'exister dans un monde qui semble vouloir nous
pousser, toujours plus vite, à avancer sans relâche.