J'balance pas, j'raconte !

Star du vélo avant-guerre, acteur-fétiche d'Audiard spécialisé dans les rôles de truand, imprésario et découvreur de talents, la vie d'André Pousse est un feuilleton à rebondissements, qu'il raconte avec gouaille dans ce récit jubilatoire. A 85 ans, le roman d'une vie extraordinaire.

Le Clan des siciliens, Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, Elle cause pas elle flingue, Flic story, Quelques messieurs trop tranquilles, Les égouts du paradis, sans oublier la récente série TV Frank Riva avec Alain Delon...

André Pousse a marqué le cinéma français des années 60-70, alternant les rôles de flic (parfois) et de truand (souvent) aux côtés de Gabin, Ventura, Delon et les autres. Tournant dans près de 50 films en 40 ans, il fut l'un des acteurs fétiches de Michel Audiard, servant de sa diction si caractéristique ses plus belles répliques. Mais la vie bien remplie d'André Pousse (85 ans en 2005) n'a pas commencé avec le cinéma et ne s'y arrête pas.

Il fut d'abord, avant-guerre, une figure légendaire du Vélodrome d'hiver, pour la plus grande joie des stars de la chanson (Piaf), du cinéma (Gabin) ou de la "truande" (Emille Buisson, Pierrot le fou et autres Jo Attia). C'est là que, venu chercher son vélo pour courir au Parc des princes, il découvre, médusé, les victimes de la rafle du Vel d'Hiv', le 17 juillet 1942. En 49, il décline l'invitation de son ami Marcel Cerdan et échappe ainsi à l'accident d'avion qui lui coûta la vie. En 1950, il part faire fortune à Haïti, revient ruiné mais riche d'une expérience d'agent du FBI. En 1951, pour une "inoubiable parenthèse de six mois", il est le compagnon d'Edith Piaf, puis devient imprésario pendant 17 ans (Salvador, Line Renaud, Joséphine Baker...), dirige la programmation artistique du Moulin rouge, du Casino de Marrakech ou du New Frontier à Las Vegas. En 1959, il lance un petit jeune... Johnny Hallyday. En 1963, il crée la mythique Locomotive et la même année, accepte un petit rôle dans D'où viens-tu Johnny ? aux côtés de son poulain, commençant ainsi sa carrière d'acteur (ce qui ne l'empêche pas de découvrir un autre petit jeune en 1965 : Michel Polnareff). Puis il crée dans les années 80 le restaurant Napoléon-Chaix, la grande adresse du Tout-Paris.

Une vie sacrément remplie, pleine de rires, de rencontres et de drames, qu'il raconte dans ce livre passionnant de bout en bout.