Résumé
Photographe de renom, Jean Mounicq fait référence encoreaujourd'hui pour ses travaux sur Paris et Venise. Ami de Cartier-Bresson et deSergio Larrain, il fait un court passage à Magnum à la fin des années cinquante,avant de travailler pour la presse féminine - notamment ELLE - et portraiturerainsi toute une génération d'artistes, d'écrivains, de marchands d'art, defemmes et d'hommes d'État, tous au faîte de leur gloire dans les annéesd'après-guerre. La jeunesse n'est pas en reste ; les images de Mounicqpropulsent aux premiers rangs chanteurs et compositeurs, danseurs et couturiers,illustrateurs et designers, plasticiens et concertistes, metteurs en scènes etcomédiens... les nouvelles idoles du moment. Portraits est donc uneextraordinaire collection de visages des Trente Glorieuses. «L'attention toujours en éveil, l'oeil est assuré, la mise en place desstructures de l'image presque innée, la sélection des éléments du décordrastique. Considérer la scène, son architecture, ses ouvertures, sescontraintes et ses opportunités. Installer le personnage dans un ordonnancementde l'espace, l'établir dans l'assise apaisante d'une contenance choisie ou lelaisser vaquer à ses emportements de l'instant. Mesurer à l'oeil la transparencede la lumière, les contre-jours, les zones d'ombre et les reflets. Le plussouvent, tenter de maîtriser l'éclairage faute de l'organiser. Envisagerl'ensemble, repérer les objets, écarter l'intrus, bannir le futile, supprimer lejoli, scruter le pertinent, choisir le remarquable. Asseoir le juste équilibreentre les plans. Dans le flot des paroles, propos et questions du journaliste,répliques et objections de l'écrivain, plaisanteries du peintre, inviation àprendre l'outil du sculpteur, la garde est baissée. S'esquissent un relâchementdes tensions, une distraction du corps, un reflux de l'attention, une brèchedans l'application à paraître. » Extrait du texte de FrançoiseDenoyelle, historienne de la photographie