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Déchirures les  france télé
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Déchirures les  france télé

Déchirures les france télé

Maxime Vivas

84 pages, parution le 01/05/2016

Résumé

L'entreprise mauvaisemère   Ce texte de Maxime Vivas est salutaire il nous rappelle que les actes chemisophes ne sont que l'autre face d'une violence beaucoup plus forte qui régit la vie des entreprises La gauche s'est longtemps accordée sur le fait que l'entreprise était d'abord un lieu d'extorsion de la plus value que les patrons ne sont riches que parce qu'ils exploitent leurs salariés en ne payant que ce qui est socialement nécessaire à un moment donné pour reproduire la force de travail Le patronat avait dû au cours du XXe siècle mettre du social dans son eau de messe car on ne dira jamais assez la responsabilité des églises dans la soumission des petits aux grands compte tenu de la peur des rouges et d'un rapport de force plus favorable aux salariés La lutte des classes existe donc bien avant même que les classes n'aient conscience d'ellesmêmes Louis Althusser disait que la lutte ne ressemblait pas à un match de foot rassemblant deux équipes qui préexisteraient avant d'en venir aux combats plus ou moins civilisés La lutte des classes existe dès qu'une minorité s'approprie le fruit du travail de tous les autres Maxime Vivas nous rappelle donc en creux cette vérité première mais en évoquant l'évolution des modes de management il nous montre aussi que le pire est toujours possible il nous permet de nous souvenir que depuis qu'existe l'entreprise au sens moderne du terme les patrons n'ont eu de cesse de dépouiller les salariés non seulement de l'essentiel de la valeur qu'ils créent mais aussi de leur savoirfaire de leur culture de métier de leur solidarité etc L'entreprise d'antan était un bagne mais les frontières de classes étaient plus visibleslisibles Le coup de génie du patronat moderniste a été sa volonté de s'emparer non plus seulement des gestes et de l'intelligence des salariés mais de leur âme de leur sensibilité de leur être Ainsi après la maudite taylorisation des gestes on a vu se généraliser la taylorisation du sourire Conséquence l'entreprise malgré ou grâce à tous ses beaux discours sur l'importance des malnommées relations humaines refuse d'accéder à la reconnaissance de l'autre La France est selon deux rapports du Bureau International du travail ONU en tête des pays avancés pour la violence au travail L'INSEE estime pour sa part que sept millions de Français sont concernés La médecine du travail évalue à plus de 90 les médecins ayant déjà eu connaissance d'au moins un cas de harcèlement au travail et 21 d'entre eux considèrent ce phénomène comme fréquent 97 des victimes souffrent de complications morbides se traduisant par des insomnies de l'anxiété de la dépression des troubles digestifs ou cutanés etc On veut croire que ce harcèlement serait le fait de petits chefs pervers ou de pauvres patrons obligés d'en user à cause des rigidités du droit du travail sic Si la France est championne de la violence au travail ce n'est pas parce que les managers français seraient plus sadiques que les autres ni parce que les salariés français seraient plus fragiles mais parce que les Français accordent une bien grande importance au travail J'ai personnellement tendance à le regretter mais les Français contrairement aux autres peuples classent le travail avant la famille avant les amis avant le politique ou le religieux Nous souffrons au travail car nous sommes plus que d'autres prisonniers de l'idéologie du travail et parce que les nouveaux modes de management nous empêchent de travailler comme nous le souhaiterions c'estàdire correctement conformément à l'image que le salarié français amoureux de son travail se fait du travail bien fait du travail commeilfaut Cet amour du travail bien fait n'est pas le propre des constructeurs de cathédrales comme on l'entend trop souvent mais des ouvriers des employés des cadres d'ici et maintenant L'entreprise ne peut entendre cette prétention à bien travailler c'est pourquoi elle multiplie aujourd'hui les fiches de poste et les fiches techniques dans le but de tout formaliser dans le but de standardiser d'uniformiser faute d'admettre une vraie coopération dans le travail Conséquence elle n'a de cesse de déshumaniser ce qui réside au cur du travail humain l'importance des collectifs de travail la primauté aussi de l'utilité même du travail L'entreprise moderne est devenue pour cette raison une mauvaise mère qui dévore son personnel Loïck Roche directeur de l'école supérieure de commerce de Grenoble explique ainsi dans Psychanalyse sexualité et management que les deux modes de management qui tendent à se développer le plus vite sont le management oral et anal et non le management génital Par manager oral il désigne ces nouveaux chefs champions dans l'art de la parole incapable de supporter qu'une autre parole que celle officielle puisse simplement exister grands amoureux des honneurs grands bureaux belles voitures de fonction etc spécialistes de la manipulation mentale sous prétexte de motivation toujours insuffisante des salariés Par manager anal il désigne ces nouveaux chefs qui n'agissent que pour dominer qui n'ont en tête que l'idée de punir et de surveiller qui cèdent au fantasme de toutepuissance non seulement en pervertissant les relations humaines mais en s'appropriant des rémunérations obscènes etc Le manager dit génital serait celui qui sait reconnaitre en l'autre un autre avec sa culture propre avec ses intérêts spécifiques autant dire que ce manager démocratique se fait rare L'entreprise moderne pourrait donc très bien exister aujourd'hui sans harceler pour exclure mais elle ne peut plus se passer d'une nouvelle forme de harcèlement visant à intégrer à sa sauce managériale MEDEFienne afin d'empêcher tout autre parole que la sienne d'exister L'absence de droit à la parole a toujours été le terreau le plus propice au développement de la contreviolence salariale celle des grèves dures et des séquestrations de cadres ou patrons Les actes chemisophobes relèvent donc non seulement de la légitime défense de ceux qui ont le sentiment d'être privés de parole donc d'existence véritable mais d'un moindre mal Ces actes chemisophobes ne sontils pas préférables aux jambinisations qui consistaient à tirer dans les jambes des petits chefs les plus salauds dans l'Italie des années soixantedix La vision bisounours de l'histoire ne sert que ceux qui ont le monopole de la parole Renforcer les droits collectifs des salariés dans l'entreprise serait la meilleure assurance possible pour préserver en état les chemises des dirigeants Celles et ceux qui ont le sentiment légitime de ne jamais être entendus celles et ceux qui perdent dans l'affaire bien plus que leur chemise ont le besoin parfois de poser des actes symboliques forts Ces actes chemisophobes relèvent bien d'une thérapie face aux vagues de suicide  Extrait de la Préface de Paul ARIÈS

L'auteur - Maxime Vivas

Maxime Vivas, journaliste, est coadministrateur du site d'information alternative legrandsoir.info. Il anime également une émission culturelle sur Radio Mon Païs et a été référent littéraire d'ATTAC-France. Il a publié La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux faucons du Pentagone (Aden, 2007).

Autres livres de Maxime Vivas

Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Golias
Auteur(s) Maxime Vivas
Parution 01/05/2016
Nb. de pages 84
Format 14 x 14
Couverture Relié
Poids 250g
EAN13 9782354722432

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