Des 35 heures à la nouvelle économie

Pendant une décennie, les États-Unis ont connu une croissance ininterrompue et particulièrement vertueuse avec des hausses salariales réelles mais modérées, des profits en progression et une inflation contenue. En améliorant significativement la productivité, les innovations sont la clef de cette " nouvelle économie ". Outre le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC), les entreprises américaines ont introduit une série d'innovations organisationnelles. Ces pratiques de travail de " haute performance " - procédures de qualité totale, rotation de poste, etc. - apparaissent comme une condition nécessaire pour une utilisation efficace des TIC au niveau des entreprises. La France semble également rentrée dans une phase de nouvelle économie. Si la production de TIC n'est pas significative, leur diffusion dans les entreprises est soutenue. La France pourrait donc bénéficier des gains de performance issus de l'utilisation de ces technologies si l'organisation du travail est adaptée. Or l'extension des pratiques de haute performance reste progressive et éloignée du niveau américain. Dans ce contexte, les lois sur les 35 heures obligent les entreprises françaises à repenser leur organisation du travail à travers un dialogue paritaire, ouvrent de nouvelles possibilités de flexibilité du travail et offrent une baisse substantielle des charges. Malgré le handicap d'un temps de travail réduit, les lois sur les 35 heures pourraient ainsi se révéler un catalyseur des changements organisationnels et, de fait, de la nouvelle économie en France.

Sommaire

• Présentation de la série
• Le nouveau défi américain
• The New Américain Challenge
• Résumé
• Abstract
• Introduction
• La nouvelle croissance
• Les innovations
• La France en retard
• Les lois Aubry
• Le contenu des lois
• Un catalyseur de la nouvelle économique ?
• Conclusion : Une politique originale ?
• Bibliographie