À partir d'un rien, anthologie

Le livre : (Extrait de l'avant-propos)

Ce livre est plus qu'une anthologie regroupant des vers épars. C'est le livre de la rencontre et du partage. Ici, point de querelle entre anciens et modernes ! Pas, non plus, d'affrontement entre courants artistiques opposés...


Les voix ici rassemblées ne parlent pas toutes la même langue. Certaines sont intimes et tendres. D'autres sont plus sonores. D'autres, encore, trahissent une émotion ou, comme les grands arbres, cachent la forêt. Mais toutes ces voix mêlées, et réunies dans les pages qui suivent, cheminent au fond dans la même direction, vers une destination inconnue.


Nous souhaitons depuis 25 ans proposer des portes d'entrée en poésie au public auvergnat : des enfants des écoles, jusqu'aux lecteurs des bibliothèques et au public qu'on dit « grand ». Chemin faisant nous avons accompagné quelques poètes qui étaient inquiets de ce public. Rencontrer de jeunes élèves a pu pour certains être troublant ; nous avons trouvé avec eux les pistes pour approcher avec leur écriture de jeunes lecteurs. Les poètes ont fait confiance dans leur capacité de lecteur d'implicite : la poésie se lit avec les mots et entre les mots.


Et c'est bien le pari qui est le nôtre depuis les origines, « Inviter les plus jeunes au goût des mots dans la jubilation ou la gravité du poème, avec des enseignants qui balisent un itinéraire, préparent les jeunes au patrimoine classique et les aident à construire un discours critique. Le rôle d'une association, comme la Semaine de la poésie, est d'offrir l'occasion d'une confrontation directe et immédiate dans une gratuité qui est le gage d'une libre appropriation du poème » (Jean-Pierre Siméon, 2003).


Ce livre, avant de saluer la poésie, une poésie vivante et libre, célèbre tout d'abord un anniversaire, le vingt-cinquième de la Semaine de la poésie de Clermont-Ferrand. Fondée par Jean-Pierre Siméon, actuel directeur artistique du Printemps des poètes, mais aussi voisin et ami, l'association a depuis ses débuts, et avec la pertinence que l'on sait dans les actions menées, fait « école ». En effet, il n'est pas rare qu'ici ou là, quand il s'agit d'organiser un événement autour de la poésie, on prenne exemple ou appui sur la Semaine de la poésie. C'est sûrement qu'à Clermont plus qu'ailleurs on croit à ces petits riens qui font chemin.

Françoise Lalot et Thierry Renard