Cadences

Il n'est pas rare qu'une image, une sensation s'imprime dans l'esprit au point de devenir obsessionnelle. L'intrigue de ce roman repose précisément sur cet étrange phénomène. Un homme, le narrateur, observe chaque matin depuis la fenêtre de son appartement une femme passer dans la rue. Le jour où enfin il décide d'aller à sa rencontre, elle ne passe pas. Elle a disparu.
Son désir de la retrouver est plus fort que tout. Il se lance à sa recherche, mène l'enquête. Un indice laissé par le hasard le conduira à Venise, ville des arts par excellence, lieu ambivalent et troublant aussi enchanteur qu'artificiel.
C'est que la réalité dans ce qu'elle a de trivial et le quotidien si banal en apparence ne cessent d'être réinterprétés par le narrateur. Sa passion pour la musique, l'opéra et la littérature le pousse à confondre son monde et le réel. Mélodies, sons et silences rythment et cadencent l'histoire. Pour le narrateur, tout fait sens et cependant tout lui échappe.
L'univers dépeint dans ce récit et les lieux traversés sont pourtant bien les nôtres : la ville du Nord de la France où réside le narrateur, une métropole qui révèle l'oppressante promiscuité d'un univers froid où chacun peut épier l'autre, qui en fin de compte isole bien plus qu'il ne permet la sociabilité ; la côte d'Opale où il trouve refuge est un espace familier et paisible où la nature cependant peut aussi bien se montrer bienfaisante qu'hostile.
De découverte en découverte, d'espoir en désenchantement, l'homme part à la recherche de l'autre. Mais chaque rencontre révèle un peu plus les failles de la communication entre les êtres. Plus il avance dans sa quête et plus la dichotomie entre l'homme et la réalité se fait sentir. Son destin se met tragiquement en marche. Et il risque d'en faire les frais... d'autant que le danger n'est pas toujours là où on l'attend...