Au Sénégal, de la misère économique et environnementale
Chaque année, plusieurs milliers de Sénégalais quittent le pays pour des raisons économiques et environnementales. Barça o Barshak (en wolof : Barcelone ou la mort ), c'est le slogan repris par de nombreux candidats au départ qui tentent, au péril de leur vie, une traversée de l'Atlantique jusqu'aux îles Canaries. Dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, ce sont surtout les hommes qui partent. Les femmes, elles, restent. Elles attendent. Elles prennent la place du chef de famille dans la douleur et l'indifférence.
Au Guatemala, le pays sans enfants
Tiraillés entre la honte d'abandonner leur enfant, et l'espoir qu'un avenir meilleur les attende aux Etats-Unis, des milliers de parents guatémaltèques confient leurs enfants à des passeurs pour traverser la frontière américaine où l'expulsion des mineurs est moins catégorique que celle des adultes. En 2021, près de 60 000 enfants guatémaltèques non accompagnés ont été officiellement détectés à la frontière US. Dans les régions du Quiché, du Huehuetenango et de Sololà, rencontre avec des parents de jeunes émigrés, leurs professeurs et les institutions qui tentent de mettre en place des freins à cette émigration massive, en vain.
En Tunisie, là où la peur l'emporte sur l'amour
Il n'y a aucun chiffre officiel, mais ceux qui restent témoignent d'un phénomène constant. En Tunisie, des dizaines de personnes LGBT+ choisissent l'exil chaque année, parce qu'officiellement elles n'ont pas le droit d'exister. L'homosexualité y est punie par la loi. Rédigé en 1913, l'article 230 du code pénal prévoit jusqu'à trois ans de prison pour des rapports entre adultes de même sexe.
Au Liban, le troisième exode
Depuis 2019, le Liban est frappé par une effroyable crise économique, l'une des pires au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. En l'espace de trois ans, la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur. Et désormais, 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays s'est vidé de sa population. De Beyrouth à Tripoli en passant par Tyr, rencontre avec ceux qui restent malgré la crise, et vivent pour la plupart sous perfusion des envois de fonds de la diaspora libanaise à travers le monde, qui représentent aujourd'hui 38% du PIB.
En Afghanistan, dans l'enfer taliban
Depuis la prise de Kaboul le 15 août 2021, les droits des Afghans et des femmes en particulier n'ont cessé de reculer. Si plusieurs milliers d'afghans ont été évacués par l'occident à l'été 2021, ils sont encore nombreux à vouloir quitter cet enfer imposé par les talibans, au nom d'un islam ultra rigoriste. De Kaboul à Bamiyan, rencontre avec des Afghans persécutés par les talibans, qui rêvent de partir, et avec ceux qui veulent rester, ou plutôt résister au nom de la liberté. Un combat largement mené par les femmes, pourtant privées de tous leurs droits.