De l'encre et du papier

Que pouvaient-ils donc s'écrire Ces deux jeunes gens de vingt ans Qui s'aimaient sans se le dire Séparés, éloignés depuis des ans ? « Pour nous ce n'était pas : loin des yeux, loin du coeur. Bien au contraire, c'était : loin des yeux, plein le coeur. Tous nos mots, tous nos gestes, tous nos sourires Se mêlaient dans nos souvenirs. Ils y demeuraient choyés, visités, aimés. Comment ne pas aimer Mille fois Ce qui fût une fois Adoré ? Échanger le Présent pour le chemin d'Autrefois ? Et puis dans le silence, Ne pas crier, ne pas gémir. Accepter la souffrance C'est quelquefois grandir Et quelquefois, écrire... » À vous maintenant de nous lire Et peut-être nous aimer, Et peut-être nous aimer... La rencontre de deux êtres : fruit du destin, du hasard ? Elle fut en tout cas pour Roger et Myriam le point de départ d'un amour immuable, que même les plus grands mythes shakespeariens ne sauraient éclipser. Leur histoire aurait pu s'arrêter là, à ce simple partage des mots, ces seules confidences couchées sur le papier pendant quatre années... La distance aurait pu avoir raison de leur relation, aussi. Mais la vie, et surtout leur détermination, en ont décidé autrement. Et c'est avec délectation que nous partageons cette passion naissante qui, petit à petit, consolidée par la sincérité et la confiance, se change en un amour incommensurable - que même la mort ne pourra pas interrompre. Aussi prenant qu'émouvant, De l'encre et du papier est une fenêtre ouverte sur la valse ininterrompue de ces deux esprits libres. Nous en sortons étourdis, bouleversés mais surtout convaincus que le grand amour existe vraiment...