Résumé
L'ENTRETIEN (extrait) :
Thierry Renard - Laurent Fourcaut, je suis très heureux de pouvoir, à l'occasion de la sortie de ce livre, vous poser quelques questions. Pour moi, vous êtes tellement énigmatique. Vous écrivez presque toujours de la même façon, plutôt sobre et classique, et cependant vos propos sont très actuels. Quel but poursuivez-vous ?
Laurent Fourcaut - Ce mot de classique qui vous vient s'explique sans doute par le choix que je fais, le plus souvent, de ce mètre noble, qui peut passer pour académique, qu'est l'alexandrin, tant dans ce « poème cinématographique » que dans mes poèmes, sonnets ou dizains. Et aussi par la culture qui est la mienne, culture dont le noyau, en effet, est classique. En relisant ce livre Du vent, j'ai relevé allusions et clins d'œil - quand ce ne sont pas des citations pures et simples - à Rabelais, Racine, Hugo, Baudelaire, Apollinaire, Prévert... Cependant la fantaisie, l'outrance, le mélange des registres, un penchant certain pour la dérision, voire le grotesque, l'absence tant de mesure que de censure relèvent bien davantage d'un baroquisme contemporain. Et nous voilà donc de plain-pied avec l'actualité. Oui, vous avez pleinement raison, ma poésie, dans laquelle j'inclus sans hésiter ce scénario en vers, est en prise sur le monde actuel.
J'ai écrit ce livre il y a tout juste dix ans, en quelques mois, avec une vraie jubilation, dans des bistrots du Cotentin, cette presqu'île où je vis, au bout de laquelle Jacques Prévert a fini sa vie, et en vue des côtes de laquelle Victor Hugo avait décidé de passer son exil, à Jersey puis à Guernesey, parce qu'ainsi il restait près des côtes de France. Hommes et femmes politiques mentionnés dans le livre sont effectivement ceux de cette époque. La poésie que je choisis d'écrire, je la pense et la pratique comme une riposte à la société dans laquelle nous en sommes réduits à vivre, une société à laquelle le capitalisme mondialisé et les divertissements - autant d'opiums - qu'il est obligé de susciter à flux continu pour n'être pas balayé par ceux à qui il les inflige imposent un nivellement général par le plus bas, le plus inepte, le plus vulgaire, le plus désespérant.
Tel est donc le but que je poursuis : dire, à ma façon, cet exécrable état de choses, et le dire dans une forme qui soit en elle-même et par elle-même, si peu que ce soit, une manière d'antidote. Contre l'avalanche actuelle (car les choses, durant ces dix dernières années, n'ont fait qu'empirer à grande vitesse) de bêtise, de mensonge, de veulerie et de laideur, il s'agit de tenir, et de se tenir. De là le recours à l'alexandrin, pour une parole qui tienne le coup, mais aussi, et surtout, l'alternative à laquelle les personnages de ce livre ne cessent de se référer pour mieux la construire : le f
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | La passe du vent |
Auteur(s) | Fourcaut Laurent |
Parution | 10/01/2017 |
Nb. de pages | 122 |
Format | 14 x 22 |
Couverture | Broché |
Poids | 180g |
EAN13 | 9782845622685 |
Avantages Eyrolles.com
Nos clients ont également acheté
Consultez aussi
- Les meilleures ventes en Graphisme & Photo
- Les meilleures ventes en Informatique
- Les meilleures ventes en Construction
- Les meilleures ventes en Entreprise & Droit
- Les meilleures ventes en Sciences
- Les meilleures ventes en Littérature
- Les meilleures ventes en Arts & Loisirs
- Les meilleures ventes en Vie pratique
- Les meilleures ventes en Voyage et Tourisme
- Les meilleures ventes en BD et Jeunesse