Enseigner la révolution française à travers la caricature

Cette étude part d'un postulat : l'image, notamment la caricature révolutionnaire, peut déclencher chez l'élève un intérêt, une motivation, une empathie, de la curiosité, facilitant ainsi les apprentissages, notamment la compréhension d'une situation ou d'une période historique, et sa conceptualisation. Celle-ci est intrinsèque à l'activité d'écriture : c'est en écrivant que l'élève mémorise, organise sa pensée, ordonne ses arguments, opère une abstraction généralisante. C'est par les écrits intermédiaires réflexifs que s'opèrent la métacognition et la progression dans les apprentissages. Écrire permet de restituer des connaissances et de formaliser des compétences. Décrypter une image implique des codes langagiers et des codes visuels. Une image contient des signes qu'il faut identifier et interpréter. Une image est porteuse d'un message et d'une histoire. Elle ne retranscrit pas la réalité, mais une intentionnalité, une opinion, voire une idéologie. L'image a des finalités civiques, patrimoniales et culturelles : elle peut être relue selon les époques. Dans tous les cas, sa lecture passe initialement par les émotions et elle peut même bouleverser des représentations initiales : c'est ce « déclic », à forte subjectivité, qui peut être le point de départ d'une motivation, d'une envie de comprendre, de savoir, de trouver, de confronter.
C'est par ce jeu d'apprentissage que tout commence.
Les quatre hypothèses formulées sont les suivantes :
Hypothèse 1 : L'usage de la caricature révolutionnaire est courant en classe.
Hypothèse 2 : La caricature révolutionnaire se lit mieux et se comprend mieux qu'un texte.
Hypothèse 3 : La caricature révolutionnaire est un outil au service de la construction du savoir par l'élève et au moyen de l'écriture.
Hypothèse 4 : La caricature révolutionnaire porte en elle des finalités patrimoniales, culturelles et civiques.
Mots-clés : iconographie, caricature, raisonnement par analogie, jeu indiciaire, signes, enquête, représentations, désacralisation, souveraineté populaire, patrimoine.
L'autrice est professeure d'histoire certifiée depuis vingt et un ans, et titulaire d'une maîtrise d'histoire portant sur la célébration du bicentenaire de la Révolution française en Ille-et-Vilaine, sous la direction de Roger Dupuy, spécialiste de la chouannerie. Elle enseigne actuellement dans un lycée de la banlieue parisienne. Elle est membre de différentes sociétés et associations promouvant l'histoire locale et régionale. Elle s'intéresse plus particulièrement à la période moderne, notamment à la Révolution française (1789-1799). Elle est titulaire depuis octobre 2024 d'un Master de didactique de l'Histoire réalisé à Paris Cité. Ce livre correspond au mémoire réalisé avec deux classes de Première générale, pendant une année scolaire.