Fragment. suivi de : clepsydre, poèmes français

Auteur de six recueils de poèmes (dont les déjà « classiques » The Tennis Court Oath et Some trees), d'un roman (en collaboration avec James Schuyler) et de deux pièces de théâtre, directeur de différentes revues (dont les fameuses « Locus Solus » et « Art and Literature ») qui furent successivement les pôles d'attraction de l'avant-garde poétique américaine et européenne, John Ashbery est considéré, à juste titre, comme le chef de file de l'École de New York. Critique d'art, directeur de « Art News », traducteur, etc., il est incontestablement l'un des pivots autour desquels se joue aujourd'hui, et si profondément, la modernité.

Les trois textes composant ce recueil, Clepsydre (1962), Poèmes français (1966) et Fragment (1969) qui jalonnent une œuvre déjà abondante, illustrent et posent l'énigme propre à la poésie de John Ashbery.

Michel Couturier, auteur, par ailleurs, de L'Ablatif absolu et co-directeur de la revue de poésie Siècle à mains , s'est efforcé de retrouver, dans cette sorte de mouvement parallèle que fait naître une traduction, l'aisance à la fois euphonique et discursive dont fait preuve, avec une très vive maîtrise du langage, l'œuvre de John Ashbery.

Cette série de textes exhibe, avant tout, une discontinuité syntaxique et un disparate des images, imposant leur tempo et leur nécessité propres, tels qu'ils se révèlent dans l'instant d'écrire que John Ashbery replace totalement - en refermant la boucle - dans l'instant donné.

« Je peux tout vous dire.

De la liberté dont il a été fait un tableau ;

L'autre est plus ardue, quoique rapide - en fait

Un peu trop rapide : c'est bien là qu'est la difficulté. »

Traduit de l'anglais (États-Unis) et préfacé par Michel Couturier.