Résumé
Fréhel, née Marguerite Boulc'h à Paris. Un destin entre le sublime et la souillure. Comme pour faire pleurer Margot, elle pousse la goualante à cinq ans, sur le pavé de Paris. Quand elle épouse Robert Hollard, en 1906, à l'âge de quinze ans, Fréhel est enceinte. L'enfant, un garçon, délaissé par sa nourrice, mourra de faim. Vendeuse de cosmétiques, pigiste de la gambette dans les music-halls de renommée incertaine, elle se met à chanter. On l'écoute. On la protège. La Belle Otéro s'entiche d'elle. Fréhel, de tous les abordages, chante Jean Lorrain, Montéhus, Francis Carco. Fréhel, qui aime Maurice Chevalier jusqu'à l'autodestruction. Fréhel dérape, triomphe, s'évade vers les colonnes du Bosphore, avant de se perdre dans l'opium et la cocaïne. Mais la force de Fréhel, est de toujours remonter des abîmes, pour mieux souffrir de vivre. Elle revient au détour d'une guerre incertaine, méconnaissable, caricature d'elle-même. Mais le cinéma la fixe dans toute son émotion, dans toute sa vérité. Déformée, vieillie, elle reprend le chemin de la scène. En 1951, elle meurt : elle vient de fêter son soixantième anniversaire dans une chambre d'hôtel de la rue Lepic. Bien plus qu'une chanteuse, Fréhel a été une des rares artistes à vivre son répertoire : les fortifs, le peuple, les filles perdues, la faim et toutes les ivresses.