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Il était une fois little odessa
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Il était une fois little odessa

Il était une fois little odessa

Steff Gotgovski

281 pages, parution le 23/02/2006

Résumé

Les tribulations et autres déboires existentiels d'un caïd de Little Odessa dans le Brooklyn des années 1930-1950.

Le narrateur et ses deux amis inséparables, Isaac et Roschen, n'ont que quinze ans mais ils entendent bien faire régner la loi dans le quartier. Malgré quelques déconvenues, leur courage physique et leur détermination les amènent à prendre du galon. Ils finissent par se mettre à leur compte. Braquages, assassinats, détournements de marchandises..., on veut leur peau, c'est signe que les affaires sont florissantes. Mais on ne rigole pas avec le business, surtout quand il se fait en famille et que Dieu s'en mêle. L'affrontement du héros et de son frère, à la tête des deux grands gangs de la mafia juive d'après guerre, signera la fin de la Yiddish connection.
Dans le sillon du Sergio Leone de Il était une fois en Amérique, Stefff Gotkovski s'est approprié l'univers des gangsters à l'humour désespéré et des séducteurs aux angoisses métaphysiques. Son grand-père est né à Odessa, en Ukraine. Comme beaucoup de compatriotes, il a fui les pogroms. Quand la plupart ont continué jusqu'en Amérique, il s'est arrêté à Paris. L'auteur a imaginé dans ce livre la vie de son grand-père et celle de ses descendants s'il était allé jusqu'à New York...
Stefff Gotkovski possède un ton unique, très ironique, une écriture hyper-inventive. Les pires atrocités sont décrites en technicolor, dans le fracas de la vaisselle et le tac-tac-tac des mitraillettes. Les dictons yiddish - car il faut savoir tirer des leçons de ses actes, mêmes des plus cruels - sont du meilleur cru. "Faut dire que chez nous, les proverbes et autres aphorismes n'avaient été inventés ni par des abrutis ni par des goys."


Sommaire

Quelle date était-ce ? Septembre 37 ou plus tard ? N'empêche que les Irlandais avaient foutu leurs satanées pattes dans des affaires qui ne les regardaient pas. On s'était partagé les territoires, les quartiers, et ces ordures avaient commencé à empiéter sur nos plates-bandes. Flanaghan qu'il s'appelait cet enfoiré qui avait braqué Rosenberg, le petit commerçant de la 176e rue dans le Bronx, là où s'aventurer à la nuit tombée garantissait de plus grandes frayeurs qu'un périple dans la jungle africaine. Isaac avait dû légèrement secouer l'épicier commerçant qui lui avait craché le morceau. Trois semaines sans nous filer de pognon parce que l'autre salaud était passé avant nous. Il ne l'emporterait pas au paradis.
Ça s'est passé un de ces soirs brumeux où les halos des lampes à gaz éclairent à peine jusqu'au sol. Plus un bruit dans les rues : faut dire que les autochtones traînaient pas leurs guêtres après sept heures du soir. Quant aux commerçants, seuls les plus téméraires ne baissaient pas leurs rideaux de fer. Le petit juif du Bronx n'avait pas peur de ces nuits sans lune ; il savait qu'on était normalement là pour le protéger. Je ne sais pas ce que lui avait raconté l'Irlandais, mais ses salades, il allait arrêter d'en vanter les mérites. Quant à ce M. Rosenberg, on ne pousserait pas le vice jusqu'à lui faire du mal : son judaïsme le protégeait. Mais il faudrait qu'il commence à apprendre les bonnes manières. Pourtant à son âge, ça paraissait trop tard.
L'Irlandais, un grand gaillard bien bâti, la casquette vissée de travers sur son front massif, ouvrit la porte de la boutique. La clochette signala son entrée. Il était baraqué comme ces Irlandais ont la réputation de l'être. Nez cassé et cou énorme, il ne respirait pas la sympathie. Mais bon, il était seul et n'avait l'air d'avoir que ses poings qui, fermés, avaient la taille de deux melons pas mûrs. En Irlande, ils ne devaient pas connaître les armes à feu. Tout de suite menaçant, il s'est avancé vers le petit M. Rosenberg qui faisait celui qui n'en mène pas large. Nous les juifs, on sait bien jouer la comédie. Dans certains cas, ça nous a sortis du pétrin. D'autres fois, c'était nuisible ; on n'a pas toujours des imbéciles en face.
Pendant que le colosse attaquait son couplet du protecteur, on était cachés dans les recoins du magasin. Il y en avait trois, des bonnes planques, suffisant pour les trois malfrats que nous étions Isaac, Roschen et moi. C'est au moment où Flanaghan a saisi Rosenberg par la gorge qu'on est sortis, armes en avant. Isaac a été le premier à crier : " Bouge pas connard, si tu tiens à la vie ! " Ça l'a énervé, l'autre brute ; il lui a balancé le vieux directement dans la tronche, comme un fétu de paille. Puis il a commencé à rugir : ça se voyait qu'il ne sentait pas l'affaire tourner à son avantage. Mais il faut se méfier avec ces Irlandais. Il avait mis l'un de nous hors d'état de nuire, on pouvait supposer qu'il allait continuer son épuration ethnique.
Alors, j'ai réagi rapidement : j'ai armé ma mitraillette, la thomson a craché des pruneaux aussi gros que ses pouces qui sont allés directement lui perforer l'abdomen et tout ce qu'il y avait autour. Tout bon Irlandais solide comme le roc et tutti quanti qu'il était, il a fait long feu. À la douzième balle, il s'est écroulé sur le sol du magasin, emportant avec lui quelques poêles à frire et autres casseroles en cuivre. Je l'avais séché comme il faut.
Pendant ce temps, Isaac s'est relevé péniblement, un peu écrasé par le vieux Rosenberg qui ne semblait pas en forme. Effectivement, une tache rouge s'agrandissait dans son dos. Il avait dû se trouver sur le chemin d'une balle perdue. Quel drôle de nom, balle perdue, quand quelqu'un la retrouve et en meurt ! Roschen, qui sortait de sa planque, fit remarquer qu'on était quand même venus pour le protéger et que ça l'avait tué. Je lui répondis par une petite phrase en yiddish que je lui proposai de méditer : " A mentsh on glik is a toyter mentsh ", ce qui se traduit par : " Une personne malchanceuse est une personne morte. " Il ne trouva rien à répliquer. Faut dire que chez nous, les proverbes et autres aphorismes n'avaient été inventés ni par des abrutis ni par des goys.
Il n'y eut pas de représailles irlandaises ; notre amie la mer se chargea de faire voyager le corps de Flanaghan jusqu'à – nous lui souhaitions – sa terre natale.



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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) Steff Gotgovski
Parution 23/02/2006
Nb. de pages 281
Format 13.6 x 21.6
Couverture Broché
Poids 342g
EAN13 9782221103920

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