Kâmatar

Edward jeune play-boy des années 70/80, veut créer un élixir d'Amour afin d'accroître son pouvoir de séduction. Il espère, ainsi, se faire remarquer de la princesse royale Margaret, croisée au night-club Annabel's de Londres. Pour cela, il veut symboliquement capter la charge émotionnelle de plusieurs chefs-d'oeuvre artistiques et vampiriser également les fragrances que dégageraient certains happy-few charismatiques, qu'il fréquente. Cet esthète, expert en objet d'art, s'est mis en tête de transformer en parfum, ces énergies particulières d'où s'échapperait un souffle magnétique quasi-divin pour ceux qui le côtoient ou le respirent. C'est l'Alchimie de ces notes qui permettrait alors au Maître Parfumeur de formuler ce Royal Elixir Society, doté d'une irrésistible force attractive. Son nom, en hommage aux Indes inoubliables, est Kâmatar (« le parfum du désir »). Entre Monaco, St-Tropez, Belle-ile-en-Mer, Paris Londres et les Cotswolds, où se mêlent espions, scandales d'État, « vieilles princesses russes » et personnalités hors du commun, Eddy nous fait partager sa fougue amoureuse, rencontrer sa famille excentrique. Un véritable cocktail sympathique et détonnant d'une société flamboyante qui ose tout ! Entre mythe et réalité, Jean-Luc Komada nous fait découvrir une société festive et nous interpelle aussi sur certaines dérives ou abus qui l'intoxiquent. Les illustrations, l'humour et la tonalité de cette histoire apportent une réelle jubilation. Son habile construction présente un judicieux patchwork, issu de communautés, nationalités ou civilisations qui ont marqué nos modes de pensées, notre culture et nos relations avec les autres. Au-delà du miroir factice d'une jeunesse dorée, en recherche d'un bien-être personnel parfois décadent, l'auteur fait vivre des personnages enthousiastes, romantiques, drôles, provocateurs ô combien attachants dont la vision politique égrène en filigrane des valeurs fraternelles d'universalité, de modernité au parfum de liberté, solidarité et de paix. Cette recherche du Graal est aussi le reflet d'une société remplie d'audace et de joie. N'est-elle pas d'ailleurs une réponse positive pour l'avenir : faites l'amour pas la guerre !