L'assassinat de pierre de castelnau

A l'aube du lundi 14 janvier 1208, frère Pierre de Castelnau cheminait sur les berges du Rhône avec son collègue Navarre de Dax, lorsqu'un cavalier lui donna un coup de lance fatal dans le dos avant de disparaître incognito. Par le choix de cette arme et le mode opératoire, la préméditation était évidente et la scène du crime manifestement très familière à l'assassin. Quel fut le mobile de ce drame ? Pourquoi Pierre de Castelnau, moine de l'ordre de Cîteaux, fut-il inhumé dans l'abbaye bénédictine de Saint-Gilles-du-Gard ? Y a-t-il un lien entre ce lieu anormal d'inhumation et celui du crime ? Sachant qu'à dix kilomètres de là, en l'abbaye cistercienne de Franquevaux, reposait déjà frère Raoul son précédent collègue. Profondément attristé par la disparition tragique de son ami et émissaire, le pape Innocent III rechercha aussitôt le coupable. Or, la veille du drame, Pierre de Castelnau s'était violemment disputé avec le comte Raimond VI de Toulouse. La désinformation aidant, ce pape lui attribua aussitôt cet assassinat et l'excommunia une nouvelle fois. Aussi, pour venger son ami, ce pape mobilisera-t-il la chrétienté en prêchant une « Croisade contre les Albigeois ». Celle-ci ravagera le Languedoc et la Provence provoquant des milliers de morts. Or, Raimond VI marquis de Provence, duc de Narbonne, comte de Toulouse, de Saint-Gilles et de Melgueil ne cessa jamais de clamer son innocence. Alors fut-il vraiment coupable ? Si ce n'est lui, qui fut responsable de ce drame ? Pour répondre à ces interrogations, nous rouvrirons l'enquête sur cet homicide en retraçant la vie mouvementée de la victime. Et ce, depuis son entrée comme chanoine-écolier dans la cathédrale de Maguelone (près de Montpellier), jusqu'à son dernier souffle en Arles au quartier de Trinquetaille...

André Delpech, fondateur de la « Société Toulousaine d'Études Médiévales » a publié de nombreux articles dans plusieurs revues historiques. Son ouvrage Pétronille de Bigorre une comtesse d'Oc et d'Oïl a obtenu le Prix du Livre d'Histoire de l'Académie du Languedoc en 1997. Spécialiste en documentation aéronautique l'auteur a conservé ici deux aspects fondamentaux de son ancien métier : la précision des événements et la volonté de rendre compréhensible et accessible à tous cette incroyable histoire.

Cet ouvrage est l'aboutissement d'un long et méticuleux travail de recherches historiques. Restait à déterminer sous quelle forme révéler ces découvertes. Soit faire un savant écrit avec notes et références pour les seuls historiens. Soit rendre vivant et accessible au plus grand nombre, ce véritable cold case médiévale... Et le choix du roman s'est imposé...