Résumé
"J'ai grandi dans un monde à la fois terrible et beau, mais aussi affreusement déséquilibré. Il est sans doute inscrit dans la condition humaine que les enfants, en grandissant, doivent se libérer des rêves que nourrissent pour eux leurs parents, afin de savoir ce qu'ils veulent ou espèrent vraiment devenir. Ma mère, la sœur de mon père et moi-même avons failli périr noyées en nous efforçant d'y parvenir, tant nous étions prisonnières de"filaments aussi puissants que la chair et le sang', les guirlandes fantastiques des rêves de mon père.""L'Attrape-cœurs": un grand roman, un livre-culte, mais aussi une légende, celle de son auteur le mystérieux J.D. Salinger, qui depuis des années vit coupé du monde, fuyant les hommes et la célébrité."L'Attrape-rêves" : ce sont les souvenirs de sa fille, Margaret, qui nous offre ici le récit d'une singulière enfance auprès d'un personnage fascinant. Une enfance faite de magie et de beauté, mais aussi de solitude et de souffrance, pour celle qui a appris à regarder son père, rêveur tyrannique, avec autant d'émerveillement que d'effroi. Ce livre - en aucun cas l'un de ces règlements de comptes par livre interposé dont les médias sont si friands - est le récit généreux et passionné d'une enfance hors normes, un témoignage éloquent et émouvant sur un homme d'exception.
Sommaire
"J'ai grandi dans un monde pratiquement désert. À Cornish, l'endroit sauvage et boisé où nous vivions, nos plus proches voisins étaient un groupe de sept pierres tombales couvertes de mousse que mon frère et moi avons découvertes un jour de pluie en suivant la trace d'un triton: deux grandes tombes avec cinq petites à leurs pieds, vestiges d'une famille disparue depuis longtemps. Mon père décourageait les visiteurs au point qu'un observateur extérieur n'aurait vu en ces lieux que terre vaine d'isolement. Toutefois, comme l'écrivait Raymond Ford, l'un des personnages de mon père : "Non une terre vaine, mais une grande forêt inversée, avec son feuillage souterrain'. Mon enfance a été dominée par le merveilleux : esprits des bois, fées, un royaume d'amis imaginaires, livres sur des pays "à l'est du Soleil et à l'ouest de la Lune'. Mon père lui aussi inventait des histoires, peuplées d'animaux et d'humains, qui accompagnaienet nos journées. Ma mère me faisait constamment la lecture. Des années plus tard, j'ai découvert que Holden Caufield, le héros de "L'Attrape-cœurs", rêvait d'avoir des enfants dans un endroit semblable un jour : "On les cachera, dit-il, dans une petite cabane en bordure de forêt. Sa femme et lui leur achèteraient des tas de livres et leur apprendraient à lire et à écrire.' "Dans la vie réelle, en revanche, je vivais dans un monde qui oscillait entre rêve et cauchemar sur un fil de la Vierge, sans la réalité de la terre ferme pour me rattraper en cas de chute. Mes parents entretenaient des rêves merveilleux, sans avoir l'art de les faire éclore dans la vie quotidienne. Ma mère était une enfant quand je suis née. Elle est restée une rêveuse et, comme Lady Macbeth, une somnambule tourmentée, pendant de nombreuses années. Mon père, auteur de fiction, est un rêveur qui sait à peine lacer ses chaussures dans le monde réel: comment aurait-il pu avertir sa fille qu'elle risquait de tomber et de se faire mal? "Fiction, autres mondes, autres réalités, étaient pour mon père beaucoup plus réels que la flore, la faune la chair et le sang. Un jour où nous contemplions depuis la fenêtre de son salon le patchwork de champs, de forêts et de fermes isolées sur fond de montagnes floues dans le lointain, il balaya cette vue magnifique d'un revers de la main comme pour la faire disparaître: "Tout ceci n'est que maya, illusion. Fabuleux, non?' Je n'ai rien dit, mais pour moi qui m'étais battue longtemps, avec la dernière énergie, pour m'assurer un ancrage solide, l'idée que tout puisse se dérober sous mes pieds n'avait rien de fabuleux. "Vertige', "annihilation', "effroi' sont plutôt les mots qui me viennent à l'esprit. C'était la face sombre de la forêt inversée. "J'ai grandi dans un monde à la fois terrible et beau, mais aussi affreusement déséquilibré. Il est sans doute inscrit dans la condition humaine que les enfants, en grandissant, doivent se libérer des rêves que nourrissent pour eux leurs parents, afin de savoir ce qu'ils veulent ou espèrent vraiment devenir. Ma mère, la sœur de mon père et moi-même avons failli périr noyées en nous efforçant d'y parvenir, tant nous étions prisonnières de "filaments aussi puissants que la chair et le sang', les guirlandes fantastiques des rêves de mon père."
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | NiL éditions |
Auteur(s) | Margaret A. Salinger |
Parution | 28/02/2002 |
Nb. de pages | 512 |
Format | 14.2 x 22.6 |
Couverture | Broché |
Poids | 548g |
EAN13 | 9782841112654 |
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