La cage de verre ou le proces de la transparence

Si j'ai choisi le paradigme de la transparence comme fil d'Ariane de mes irritations, ce n'est pas pour faire genre et me donner l'impression de me distinguer des inconsistants et grotesques « mutins de Panurge », dénoncés par Philippe Muray, et d'échapper ainsi aux temps « truismocratiques » dans les bras lascifs desquels notre époque se prélasse complaisamment et avec une nonchalante désinvolture, digne d'un dandy snob tout droit sorti de l'œuvre de Marcel Proust ou d'un roman de Pierre Drieu La Rochelle. Mais parce que l'utilisation sans retenue de cette notion, telle une arme impitoyable de destruction langagière massive, par tous ceux qui prennent la parole pour ne proférer que des lieux communs inquiétants et aligner des poncifs sans épaisseur, ne fait que me confirmer que nous sommes bien entrés, comme l'écrit Philippe Muray, dans une seconde guerre Froide, « avec une nouvelle race d'utopistes coercitifs qui s'efforcent de modifier la culture, de contrôler notre comportement et, à la fin des fins, nos pensées ». Si je ne cite personne en particulier, ce n'est pas au motif que la liste de mes références est exsangue, mais parce que le catalogue des intellectocrates de pacotille, ces camelots soucieux surtout de plaire au Prince, est si dense qu'il faudrait gaspiller trop de papier pour en rédiger un inventaire même partiellement exhaustif !

Christian P.J. Deslarzes est Docteur en médecine, chirurgien spécialiste en urologie.
Il a été candidat au Ministère de la Santé dans le canton de Vaud (Capitale Lausanne) et on lui reconnaît quelques compétences dans le domaine de l'économie de la santé ayant publié trois ouvrages sur le sujet : « A qui profite la maladie ? » (éditions de L'Aire), « Hippocrate enchaîné ou le triomphe du Docteur Knock » (éditions Xénia), « Le scandale de la santé à péages » (éditions Xénia).
Couverture illustrée par Philip Deslarzes