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Le dit de murasaki
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Le dit de murasaki

Le dit de murasaki

Liza Crihfield Dalby - Collection Pavillons

549 pages, parution le 20/03/2003

Résumé

Ainsi naquit le premier roman de l'histoire...

Il y a mille ans, au Japon, Dame Murasaki Shikibu inventa un héros, "le lumineux prince Genji", lui attribua des amours voluptueuses et un destin fulgurant... Le premier roman de l'histoire était né -; et un des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature mondiale: "Le Dit du Genji". Liza Dalby a imaginé les circonstances de cette création à partir des fragments de journal et des poèmes écrits par la Dame Murasaki aux alentours de l'an 1000. Elle brosse avec délicatesse le portrait d'une femme exceptionnelle. Dame Murasaki vécut dans une famille noble de l'ère Heian, au xie siècle. À l'âge de quinze ans, sa mère meurt, et trois voies s'ouvrent à elle: le service à la cour de l'empereur, le monastère ou le mariage forcé. Sa position sociale n'est pas assez haute pour lui permettre d'approcher l'empereur, la vie religieuse l'effraie, mais elle réussit à repousser l'échéance du mariage grâce à la bienveillance de son père: elle passe donc sa jeunesse dans une liberté inhabituelle, s'instruit, et rêve avec son amie Chifuru du prince charmant. Elle donne un nom à ce prince, Genji, puis elle utilise son savoir pour écrire la vie imaginaire de cet amant idéal, dont la beauté n'a d'égale que la délicatesse et les talents amoureux. Murasaki est finalement mariée à un homme beaucoup plus âgé, Nobutaka. Celui-ci fait connaître autour de lui le récit du prince Genji et Murasaki devient célèbre. Les dames de la cour s'arrachent les épisodes du roman et courtisent l'auteur pour infléchir le destin des personnages... Bientôt, Murasaki est appelée au service de l'impératrice afin que "ceux qui lisent"Le Dit du Genji' sachent qu'il a été inspiré par le règne glorieux [de l'empereur]". Une autre vie commence, ponctuée de cérémonies et d'intrigues de cour. Au fil des péripéties, surgit peu à peu de l'oubli un monde inconnu des Occidentaux, raffiné, étrange, et d'un érotisme suprêmement élégant. Chuchotements et soupirs à l'ombre des écrans de papier... Kimonos entrouverts et chevelures répandues sur des peaux d'albâtre...

Sommaire

Outre trois officiels dont je n'avais pas bien saisi les noms, Maître Jyo voyageait accompagné de son fils, un jeune homme svelte qui paraissait avoir le même âge que moi. Selon le protocole, je devais demeurer derrière un écran pendant leur visite. Je compris qu'ils vivaient au Japon depuis cinq ans, le plus souvent à Miyako, dans l'immense ambassade presque déserte de l'avenue Suzaku. Le fils s'appelait Meikoku (ou Ming-gwok, comme j'appris à le dire plus tard en chinois). Il parlait très bien le japonais et semblait fort cultivé. Tandis que nos pères buvaient du saké à leur bonne santé respective et discutaient du parallélisme des images dans la forme poétique appelée fu, j'eus la hardiesse de m'adresser au jeune Ming-gwok. Après quelques hésitations, nous évoquâmes divers lieux de la capitale. Au bout d'un moment, il me demanda pourquoi je restais assise derrière un écran, ce qui l'empêchait de voir mon visage. Je ne sus quoi lui répondre. Personne ne m'avait jamais posé une telle question.Les femmes chinoises n'utilisent donc pas d'écrans? demandai-je.- Mais non, pas du tout, répondit Ming-gwok. Cela paraît stupide.Une fois de plus, je me sentis déroutée et la chaleur me monta au visage. Que devais-je faire? Embarrasser Père devant ses invités m'aurait mortifiée mais voilà que ce Chinois si poli me disait que je me comportais de manière stupide. J'essayai de voir si Père avait suivi notre conversation. Il paraissait complètement absorbé par son échange avec Maître Jyo. Mal assurée, j'écartai légèrement l'écran. Je me retrouvai face à des yeux clairs et curieux surmontés de magnifiques sourcils pareils à des antennes de phalène qu'auraient enviées n'importe quelle femme.Je l'observai par-dessus le bord de mon éventail. Je vis que l'arête de son nez était très longue et qu'il avait une belle bouche. Il me souriait comme si nous conspirions. Son visage était trop mince pour être considéré comme parfaitement beau, mais c'était un visage qui intriguait. Le jeune homme était vêtu d'une robe de soie bleu sombre doublée de fourrure d'écureuil gris et d'un pantalon de soie blanche, l'un et l'autre moins amples de coupe que des vêtements japonais. Les manches, également, étaient moins larges que les nôtres. Comme son père, il était coiffé d'une belle toque noire d'érudit bien ajustée dont les rubans ressemblaient à des ailes d'hirondelle.Nos pères ne nous prêtaient aucune attention. J'étais assise là, mon visage découvert d'une manière fort intime, ce qui ne semblait pas gêner Ming-gwok. Je continuai à maintenir mon éventail devant mon nez mais, au cours de notre conversation, je finis par oublier qu'il était un homme et un étranger. Plusieurs fois, même, surprise par ses paroles, je baissai l'éventail.Ming-wok avait une extraordinaire connaissance de notre pays et de Miyako. Et il ne se comportait absolument pas comme l'aurait fait un Japonais dans des circonstances identiques. Lorsqu'il mentionna les pins d'Oshio, au sud-ouest de Miyako, près du sanctuaire d'Ohara, je manquai m'évanouir de surprise. Je lui montrai le poème que j'avais écrit la veille, qui décrivait justement ce paysage. Non seulement Ming-gwok s'y était rendu mais il savait que s'y trouvait le sanctuaire familial du clan Fujiwara. Mon étonnement grandit encore quand il improvisa cette réponse à mon poème: Si aujourd'hui la neige saupoudrait les pins du Mont Oshio, je dirais que la blancheur des sommets est une floraison. J'étais abasourdie –; non seulement par la vitesse à laquelle il avait composé ce poème, mais par la sensibilité avec laquelle il avait repris mes images. Je dus me rappeler que Ming-gwok n'était pas japonais. Je savais que les Japonais font d'immenses efforts pour étudier la littérature chinoise mais jamais je n'aurais imaginé qu'un Chinois voulût apprendre nos formes d'expression. Il écarta mon exclamation d'un charmant haussement d'épaules et m'apprit que mon poème lui rappelait un vers du "Chant de séparation" de Fan Yun:À mon départ, autrefois, la neige ressemblait aux fleurs,Aujourd'hui, à mon retour, les fleurs ressemblent à la neige.Plus tard, que je me rendis compte qu'il avait illustré à merveille la structure poétique parallèle que nos pères étaient en train d'analyser! Je commençais à penser que, après tout, l'hiver à Echizen ne serait peut-être pas si triste que cela.


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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) Liza Crihfield Dalby
Collection Pavillons
Parution 20/03/2003
Nb. de pages 549
Format 13.6 x 21.7
Couverture Broché
Poids 533g
EAN13 9782221092743

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