Résumé
Après "Résurrections", son premier thriller génétique, Michael Cordy persiste et signe un roman au suspens terrifiant.
2008: partout sur la planète le crime et la violence dominent. Deux femmes scientifiques, ayant subi dans leur enfance des sévices terribles, travaillent sur l'éradication du gène de la violence. Puisque 90 % des crimes sont commis par des hommes, ne faut-il pas modifier les gènes masculins afin de créer un nouveau type d'humain mâle? Chaque nouvelle naissance sera alors porteuse de paix. Mais, dans l'ombre, l'expérience est poussée plus loin: le Projet Conscience prévoit de sacrifier tous les représentants de l'espèce masculine.L'agent spécial Luke Deker, profileur d'une exceptionnelle intuition, va découvrir par hasard la véritable nature de cette opération et se retrouver malgré lui dépositaire de l'avenir du monde. Karl Axelman, l'un des plus sinistres "serial killer" des dernières années, le convoque et lui fait une révélation terrifiante: il est son père génétique. Luke demande alors à son ancienne petite amie, Katryn Kerr, généticienne, de lui confirmer cette filiation odieuse. Aucun doute n'est possible. Aucun doute aussi qu'on ait récemment manipulé les gènes d'Axelman. Et lorsqu'on retrouve Axelman suicidé dans sa cellule, les deux jeunes gens comprennent qu'il s'agit d'une affaire de suicide génétiquement programmé. Dès lors, ils n'ont plus le choix: coûte que coûte et au péril de leur vie ils devront faire échouer le Projet Conscience...
Sommaire
Pénitencier d'état de Saint Quentin, Californie. Mercredi 29 octobre 2208, trois heures onze du matin. Était-ce la douleur qui le tenait éveillé? La peur qui le glaçait de sueur et l'obligeait à uriner dix fois par nuit? Karel Axelman venait de passer sept ans dans le couloir de la mort et songeait à se suicider, pour mettre un terme à sa souffrance. Non. C'était "leur" douleur, "leur" peur, "leur" souffrance qui le déchiraient. Il avait profondément changé, sans bien comprendre les raisons de sa métamorphose. Un changement qu'il savait irréversible. Karl Axelman, cinquante-six ans, tueur récidiviste, n'avait jusqu'alors jamais envisagé de mettre fin à ses jours. Son passé ne le hantait pas. Il s'était toujours délecté du souvenir de ses proies, il avait joui des images qui lui revenaient, détails exquis des viols, puis des tortures infligées à ces filles qu'il finissait par tuer. Aujourd'hui leurs visages s'imposaient à lui, l'obsédaient, jour et nuit. Pour la première fois de sa vie, il entendait leurs cris, il sentait l'odeur de leur peur, il comprenait leur souffrance. Il retourna s'étendre sur le lit de sa cellule, dans le bâtiment est de Saint Quentin. Il fixa l'ampoule de faible voltage qui éclairait le corridor, de l'autre côté des barreaux. Cette lumière ne lui apporta aucun réconfort. Le fanal ne faisait qu'accentuer son désarroi, rendre plus angoissantes encore les ténèbres qui l'entouraient. Il s'assit sur sa couchette, parcourut du regard ce réduit qui était son univers: dans un coin, le lavabo en acier et la cuvette des WC; au-dessus du lit en fer, l'étagère où s'empilaient des journaux soigneusement triés. Axelman se retourna pour inspecter une fois de plus son oreiller. Des mèches grises zébraient le lin jauni. Il perdait ses cheveux par poignées. Son beau visage, qui, longtemps, avait été son meilleur appât, était couvert de boutons. Pris d'un vertige, le tueur serra ses paumes l'une contre l'autre, tandis que les battements trop forts de son cœur étouffaient les gémissements de détresse de ses voisins. Lui qui n'avait jamais connu l'angoisse avait la bouche sèche et souffrait de palpitations. Des visions de chair offerte et sans défense lui traversaient l'esprit contre son gré, suscitaient ce désir familier de dominer, d'humilier. Son érection s'affirma, mais son corps frémit de dégoût. Il fut pris d'un vif sentiment de culpabilité. D'une main tremblante, Axelman chercha un numéro du "San Francisco Examiner". Le fait de savoir ce qui se passait dans le monde extérieur lui avait toujours donné l'illusion de contrôler les événements. Plus maintenant. Le tueur déplia le quotidien avec soin, ignora les gros titres sur l'Irak, ainsi que les derniers sondages d'opinion concernant la candidature d'une femme – pour la première fois dans l'histoire du pays – à la présidence des États-Unis. Les élections auraient lieu d'ici une semaine. Ces choses-là ne le concernaient plus. Il lui restait peu de temps à vivre. Et une seule question à régler. Axelman étudia la photo, en page trois du journal. Un homme sortait d'un cimetière, la nuit. Il portait une fille nue dans ses bras, enveloppée dans son blouson. "L'agent du FBI sauve la quatrième victime", disait la légende. Axelman fouilla dans la boîte à chaussures contenant ses effets personnels, trouva la vieille photo couleur. L'assassin plissa les yeux dans la lumière vacillante, compara l'instantané fané avec celui du journal. Il relut l'article pour la millième fois, nota, une fois de plus, l'âge et le patronyme. Axelman soupira. Il était sûr d'avoir raison – et même s'il se trompait, il avouerait tous les détails à cet agent du FBI. Il parlerait, pour la première fois. Il s'était réjoui, à une époque, de laisser la police sur sa faim, et les familles dans la peine, en n'avouant pas où se trouvaient les corps. Aujourd'hui leur douleur était la sienne: il ne pouvait plus garder cette information pour lui. Le policier saurait utiliser ce renseignement. Axelman entendit les pas des gardiens. Il s'empressa de ranger la photo, la boîte, le journal. Il s'agenouilla sur le sol, souleva un coin du lit. Il glissa un doigt dans la base du pied, détacha un objet collé à l'intérieur avec du chewing-gum: une boucle de ceinture dont on en avait retiré la pointe. Elle formait un huit en métal, rectangulaire, de cinq centimètres de large sur huit de long. La boucle lui avait coûté, trois mois plus tôt, six paquets de cigarettes. Le détenu qui l'avait échangée, avait empoché les Marlboro en souriant: privé de sa pointe, l'objet devenait inutile, inoffensif. Axelman avait taillé l'un des bords en biseau sur le béton de sa cellule. Et obtenu une lame effilée. Il voulait alors s'occuper, se rebeller avec les moyens du bord. Son arme symbolisait à présent une liberté toute différente. Assis sur son lit, Axelman passa le pouce sur le fil de son arme. Du sang perla sur sa peau. Ses testicules atrophiés se rétractèrent. L'espace d'un instant, le meurtrier regretta de ne pouvoir attendre son bourreau. Ce serait tellement plus simple, si un autre agissait à sa place! Toutefois, Axelman ne recherchait pas seulement un soulagement rapide: il désirait s'infliger une punition. Éradiquer lui-même la source de ses sombres pulsions. Il se balançait d'avant en arrière au bord de son lit, ne prit pas la peine de s'étendre. Le sommeil le fuyait, et s'il venait, le tueur n'y puiserait aucun apaisement. Il toucha le bord aiguisé de la boucle, encore une fois, rassuré par son tranchant. L'aube allait poindre. Dans la matinée, Axelman livrerait les secrets de son âme à un agent du FBI. Il en éprouverait peut-être une certaine sérénité. Après quoi il tirerait sa révérence. Et alors, rédemption ou non, la torture prendrait fin.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Robert Laffont |
Auteur(s) | Michael Cordy |
Parution | 17/01/2002 |
Nb. de pages | 352 |
Format | 15.5 x 24.2 |
Couverture | Broché |
Poids | 534g |
EAN13 | 9782221093313 |
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