
Les sortilèges de la cité perdue
Douglas Preston, Lincoln Child - Collection Best-sellers
Résumé
Avec ce cinquième roman, le duo Preston/Child, désormais célèbre pour son art de mêler la science à l'horreur, signe un thriller ethnologique passionnant.
Extraordinaire découverte! Dans une lettre que son père lui avait écrite avant de mourir, Nora Kelly apprend que celui-ci a retrouvé l'antique cité des Indiens anasazis décrite dans d'anciens manuscrits... Passionnée d'archéologie, Nora n'hésite pas une seconde: elle monte une expédition et part à l'aventure.La passion et la ténacité de Nora et de son équipe d'archéologues chevronnés sont à la mesure des obstacles qu'ils rencontrent. Épuisés, ils découvrent finalement la cité merveilleuse. Mais rapidement, le mystère inquiétant qui plane sur la cité, la terreur imprévisible que font régner des ennemis, mi-hommes mi-bêtes, acharnés à leur perte, et une terrible tempête qui déverse des torrents de boue dans les canyons font tourner l'expédition au cauchemar...Une cité merveilleuse qui se révèle une ville de mort et d'esclavage, une enquête sur un passé lointain, des épisodes fantastiques et un suspense haletant...: les ingrédients magistralement imbriqués d'un thriller digne des "Aventuriers de l'Arche perdue".
Sommaire
Elle se figea: une bourrasque venait de lui gifler la joue, apportant avec elle ce parfum étrangement agréable de végétation piétinée.La peur fit battre ses tympans. Le vent gagnait de la puissance avec une précision presque mécanique, sans aucun point commun avec une brise normale au souffle intermittent. Il ne cessait de s'accélérer.– La crue!– Vraiment? dit Smithback avec une sorte de curiosité distraite dénuée d'angoisse. Comment le sais-tu?Mais Nora ne l'entendit pas. Trop occupée à calculer comme une folle. Ils s'étaient avancés au moins à quatre cents mètres à l'intérieur du canyon. Ils n'auraient jamais le temps d'en sortir. Leur seule chance était de se hisser en hauteur, pour dominer la crue.Elle désigna du doigt la niche qui avait abrité la dépouille d'Holroyd. – Lâchez le corps, s'écria-t-elle. Lâchez tout. Allons-y!– On ne peut pas..., protesta Smithback.– Vite! le pressa Aragon en lâchant l'autre extrémité de la perche. Le cadavre glissa dans la flaque où il se retourna nonchalamment. Nora commença à descendre le courant, vers la saillie de roche sous le petit abri.– Mais où vas-tu? lui cria Smithback, incrédule. On ne devrait pas partir dans l'autre sens?– Pas le temps! Dépêchez-vous! Vite! Vite!Dans le hurlement du vent, Nora percevait à présent un faible bruit, un son sourd et menaçant. Les flaques se mirent à clapoter; les sacs abandonnés à la hâte, à danser et à rouler sur l'eau.Elle pataugeait à travers la flaque, haletante. Le vent ne cessait de grossir. Puis un changement radical de la pression de l'air fit claquer ses tympans. Elle se tourna vers Smithback et Aragon, trempés et débraillés, et voulut leur hurler de se dépêcher. Sa voix fut noyée par un énorme rugissement déformé qui emplit le canyon, faisant de nouveau claquer ses tympans.Un grand silence suivit. Le vent était tombé brusquement.Nora hésita, perdue, l'oreille tendue. De très loin lui parvinrent un fracas et des craquements, étrangement distincts malgré la distance. Elle se reprit sa progression vers la saillie, comprenant que c'était le bruit de blocs de pierre et de rondins qui s'engouffraient dans le canyon et ricochaient entre les parois. Elle se mit à courir ; le vent se leva brusquement en un hurlement, arrachant des lambeaux d'eau de la surface du ruisseau. La crue, Nora le savait, allait transformer le canyon en un tunnel aérodynamique. Le bruit dans le canyon se mua en mugissement ; l'ouragan leur cinglait le dos. "Nous n'y arriverons jamais", pensa Nora. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit qu'Aragon se faisait distancer. Elle lui tendit les mains, en lui hurlant des encouragements noyés sous les rafales.Soudain, derrière eux, un rocher dévala le canyon, rebondissant entre les parois dans un grondement de tonnerre, rugissant au-dessus de leurs têtes à une vitesse terrifiante. Un autre suivait. Il heurta le tronc de peuplier avec une force écrasante et poursuivit sa route, laissant derrière lui une odeur de fumée et de frottement minéral.Haletant et toussant à la fois, Nora atteignit la saillie et, s'en saisissant à deux mains, se hissa hors du flot. Elle commença à escalader la roche glissante. L'air, gorgé d'eau, ne cessait de les cingler. Elle se serra contre la paroi, luttant contre le vent. Une première vague d'eau déferla dans le canyon juste au-dessous d'eux, et le ciel s'obscurcit. Tout se passait si vite qu'un instant Nora crut vivre un cauchemar. Elle distinguait à peine la silhouette d'Aragon au-dessous, qui s'accrochait à la saillie.Une deuxième langue d'eau tourbillonnante fila sous eux, arrachant presque Aragon à la paroi. Smithback agrippa le savant par sa chemise. Sous les yeux de Nora, impuissante, une nouvelle vague heurta les jambes d'Aragon. Dans le tumulte, elle crut l'entendre crier : un son étrange, creux, désespérant.Retenu par Smithback, suspendu au-dessus du vide, Aragon fut heurté de plein fouet par un rocher qui le fit tournoyer sur lui-même ; il y eut un bruit de tissu qui se déchire et Smithback retomba contre la paroi, un lambeau de col de chemise dans la main. Une rafale de vent fit remonter Aragon à la surface du flot bouillonnant, avant de le pousser vers l'aval. Giflé par un nouveau paquet d'eau, son corps alla claquer contre la paroi qu'il racla comme du fromage sur une râpe. La roche sombre se tacha de filets rouges qui disparurent rapidement, comme Aragon lui-même, dans l'écume bouillonnante. Ravalant un sanglot, Nora se retourna, saisit la prise suivante, et tendit la main. Plus haut. Toujours plus haut. Derrière elle, Smithback progressait vite. Elle dérapa, retrouva pied, glissa de nouveau, luttant toujours contre la force du vent. Elle tombait quand elle sentit Smithback l'envelopper de son bras et la pousser vers la cavité.C'est alors qu'arriva le gros de la crue : une ombre immense, un voile d'obscurité chassant les dernières lueurs ; un spasme d'air furieux d'écume, d'eau, de boue, de rochers et de bois brutalisé, poussant devant lui une vraie tornade. Smithback dérapa, se rétablit, poussa Nora dans la niche, et se hissa derrière elle. Dans une véritable pétarade, un flot de petits rochers dévala les parois du canyon. Nora sentit Smithback se raidir sous l'averse qui lui martelait le dos.Puis la bête arriva, les enveloppant d'un rugissement incessant, noir, suffocant. Un bruit incessant, obsédant, un rugissement vibrant d'une force à faire perdre la raison. Roulée en boule, Nora serra les bras autour de ses genoux en priant pour que les secousses s'arrêtent. Des jets d'eau s'engouffraient dans la cavité, battant contre ses épaules, tirant sur ses membres comme s'ils tentaient de l'arracher de son abri."Étrange comme mourir prend du temps", songea-t-elle. Elle voulut respirer, mais l'air semblait privé d'oxygène. Elle sentit l'étau des bras de Smithback se relâcher soudain. Elle hoqueta, s'étrangla... puis le monde se replia sur lui-même et elle perdit connaissance.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Robert Laffont |
Auteur(s) | Douglas Preston, Lincoln Child |
Collection | Best-sellers |
Parution | 28/05/2003 |
Nb. de pages | 397 |
Format | 15.5 x 24.1 |
Couverture | Broché |
Poids | 491g |
EAN13 | 9782221086445 |
Avantages Eyrolles.com
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