Résumé
Plus que la visite de sa maison, c'est une histoire d'amour que nous raconte Catherine Clément, celle qui la lie à un refuge.
Après Didier Decoin et Philippe Delerm, c'est au tour de Catherine Clément, grande figure du monde littéraire et philosophique, de nous ouvrir les portes de sa maison pour nous faire entrer dans son jardin secret.
Cette maison de maître, au bord de la Loire, l'a recueillie en 1939 pour la protéger de l'occupation et de la terreur. Lui offrir une enfance. Catherine Clément se souvient tour à tour des conserves de sa grand-mère Yvonne, de sa nourrice au teint de jeune fille, des peintures bucoliques de Louis, des baigneurs du dimanche, des engins volants de l'oncle Pierre. "C'est dans cette maison que mes yeux se sont ouverts sur le monde. Et savez-vous ? Grâce à elle, il était beau quand même."
Si elle a su la protéger, petite fille, la maison est aujourd'hui devenue le lieu où l'auteure puise son inspiration. Grâce à ce récit, Catherine Clément se remémore les odeurs, couleurs et saveurs de son passé et observe avec beaucoup d'acuité et de fantaisie tout le folklore de sa région. On croisera au hasard des pages légendes de sorcières et Histoire de France, Mélusine du Poitou et Aliénor d'Aquitaine.
Un ton généreux, une connaissance des religions et des cultures du monde : les ouvrages de Catherine Clément sont riches des rencontres, des expériences et des voyages qu'elle a effectués tout au long de sa vie. Peut-être est-ce là le secret du charme de ce livre, être nomade pour mieux parler de sa terre d'asile.
Sommaire
Je n'aurais jamais pu vivre sans la maison. Pendant de longues années, j'ai séjourné dans les pays du Sud, à dix mille ou cinq mille kilomètres de là, et, en pleine chaleur, je ne survivais qu'à cause d'elle. Elle ne me manquait pas tous les jours, je n'y pensais pas très souvent, je n'avais pas de nostalgie, mais j'avais éperdument besoin d'y retourner, au moins une fois l'an. Une maison où l'on a survécu à de très grands dangers vous protège.
Très tôt, je m'attachai à la mythologie grecque, suffisamment pour découvrir le mythe d'Antée. C'est un géant indomptable dont les forces reviennent dès que ses épaules touchent terre. Terre ! Alors il se relève et retourne au combat. Je me moque de la glèbe, je ne suis pas terrienne, les champs et les vignes ne me touchent qu'assez peu, mais il est d'autres terres que le sol où l'on plante. Une maison suffit. Quand enfin la maison apparaît au détour de la route, je suis Antée. Est-ce un effet de l'âge ? Je ne suis pas la seule à évoquer Antée en matière de maison. Jacqueline Rousseau-Dujardin, ma vieille amie psychanalyste, se compare au géant en pensant à la sienne. Mais il y a mieux, sans doute. L'être au cou ver de terre, aux gros yeux affectueux, l'être à la peau plissée, E.T., qui crie " Maison ! ".
C'est chez elle, la maison, que j'écris la plupart du temps. Des romans où toujours on rencontre une guerre, des amants ennemis comme Tristan et Iseut, des obstacles à franchir, des conflits résolus. Des essais pour tâcher de trouver les ressorts qui permettent de dénouer les haines.
Qu'est-ce qu'une maison ? Un bâtiment conçu pour héberger des gens ; pierres, briques de terre cuite, banco aux tiges de mil broyées, béton, pavés de neige glacée, branches, palmes ou feuilles dépourvues de murs, le matériau de construction protège du froid, du gel, du vent ou bien de la chaleur, de la pluie et du sable.
Dans nos contrées, on y rentre le soir, on y prend ses repas, on s'y récure, on y fait ses devoirs, on y baise, on y dort et parfois, lorsqu'on est chanceux, on y meurt. Il n'est même pas sûr qu'une maison soit le lieu où l'on naisse : chez nous, on naît désormais en clinique ; et en Afrique, les mères préfèrent souvent accoucher rituellement sous l'arbre, en se cramponnant, debout, à ses branches.
Alors, qu'est-ce qu'une maison ? L'endroit où l'on revient. Je n'y ai pas manqué une seule fois. La maison m'oblige.
Elle est toute de guingois. Ce n'est pas une maison harmonieuse au milieu d'un jardin. Pas non plus une folie façon pavillon de chasse, ronde au carrefour des chasses au creux des bois. Elle zigzague, elle cache ses recoins secrets, on a même trouvé récemment des souterrains planqués derrière une armoire, et ce genre de surprise, c'est tout à fait son style. Vue de la rue, on la croit simple et droite, mais vue de la cour, elle est en biais, grimpant jusqu'au coteau par ses immenses toits.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | NiL éditions |
Auteur(s) | Catherine Clément |
Parution | 11/05/2006 |
Nb. de pages | 208 |
Format | 13.3 x 20.6 |
Couverture | Broché |
Poids | 255g |
EAN13 | 9782841111961 |
Avantages Eyrolles.com
Nos clients ont également acheté
Consultez aussi
- Les meilleures ventes en Graphisme & Photo
- Les meilleures ventes en Informatique
- Les meilleures ventes en Construction
- Les meilleures ventes en Entreprise & Droit
- Les meilleures ventes en Sciences
- Les meilleures ventes en Littérature
- Les meilleures ventes en Arts & Loisirs
- Les meilleures ventes en Vie pratique
- Les meilleures ventes en Voyage et Tourisme
- Les meilleures ventes en BD et Jeunesse