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Mauvais garçon
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Mauvais garçon

Mauvais garçon

Willy Russel, Willy Russell - Collection Pavillons

486 pages, parution le 28/02/2002

Résumé

Entre autodérision et pure émotion, un bouleversant premier roman d'initiation digne héritier de "L'Attrape-cœurs".

Raymond aime Morrissey (le chanteur des Smiths, groupe-culte des années 80), les idées morbides et sa grand-mère. Il a consacré toute l'énergie de son adolescence à ne pas ressembler aux garçons normaux de sa ville. Il y est assez bien arrivé et aujourd'hui il ne demande qu'une chose: qu'on le laisse "heureux à déprimer dans sa chambre", avec les disques de son idole. Quand il était gamin, il s'adonnait avec ses copains à un jeu un peu crado: l'attrape-mouches, qui consistait à piéger les mouches avec leur prépuce. Rien de bien grave en soi. Jusqu'au jour où l'histoire est revenue, déformée, aux oreilles du directeur de leur école, qui prenant très mal la plaisanterie, fait de Raymond son bouc émissaire. La vie de Raymond, c'est exactement ça: une chaîne de mauvaises réactions de la part des adultes, qui le font à chaque fois bifurquer dans une mauvaise direction. Et ce n'est pas fini... Prenons son "connard d'oncle Jason". L'attitude de Raymond le rend fou, alors sans demander l'avis de personne, il lui trouve un job sur un chantier à Grimsby. Du coup, sa mère prie pour qu'il accepte ce travail. Elle rêve depuis si longtemps que son fils devienne un garçon comme les autres! Elle ne lui crie pas dessus, elle, elle se contente de le regarder en secouant la tête tout doucement, "avec un air triste de femme qui vit un calvaire constant". Alors, comme Raymond ne peut pas supporter la douleur que lui cause le désespoir de sa mère, il accepte d'aller à "Grimsby-trou-pourri".Mais la route qui sépare Failsworth, sa ville natale, de Grimsby, la marginalité de la normalité, l'enfance de l'âge adulte, est semée d'embûches, de trappes sur le passé, de rencontres déstabilisantes. Heureusement, Raymond a Morrissey. Tout au long de son périple, il lui écrit des lettres (qu'il ne poste jamais) dans lesquelles se superposent le récit de ce périple initiatique et l'histoire de ce petit garçon à qui la vie n'a jamais offert la chance de tirer la bonne pioche...

Sommaire

La plus haute ambition de ma Mère était de me voir un jour miraculeusement émerger de moi-même comme une chrysalide pour devenir ce truc vomitif qu'on appelle un jeune homme. Mais je ne deviendrai jamais un jeune homme. Je déteste les jeunes hommes; ils ont tous des cartes d'étudiant, des rires stridents, et ils écoutent Steve Wright et sa clique pathétique. J'aimerais mieux être un jeune mort qu'un jeune homme. Tout bien pesé, je ne crois pas que ça fasse une grande différence. Alors j'ai dit à ma Mère, "Je ne suis pas normal! Je ne veux pas être normal. Je déteste la normalité! Je retourne dans ma chambre."Je fermai la porte derrière moi quand je l'ai entendue crier: "Tu ne pourras pas passer toute ta vie dans ta chambre, Raymond!"Mais j'aurais été plutôt content de passer ma vie dans ma chambre. J'aimais bien ma chambre. Je serais peut-être même dedans en ce moment si ma Mère n'était pas allée voir mon Connard d'Oncle Jason. Mais elle y est allée, et mon Connard d'Oncle Jason a eu une idée. Il a dit à ma Mère qu'il avait un pote qui travaillait dans la banlieue de Grimsby, sur le chantier d'un multiplexe de trente-deux cinémas comprenant un immense centre commercial, un parking parfaitement intégré à l'environnement, des fast-food de luxe et un pub à thème reproduisant l'intérieur d'un chalutier dessiné par un architecte. L'ami d'Oncle Jason voulait bien lui faire la faveur de me donner ma chance. Juste des petites tâches et faire le thé pour commencer. Mais si je me montrais vraiment à la hauteur, je pourrais avoir de l'avancement, aller sur le chantier et avoir une chance de gagner un peu plus que de l'argent de poche. Ma Mère a dit que c'était la réponse parfaite à tous mes problèmes, que tout ce qu'il m'avait toujours manqué c'était un petit boulot, quelque chose qui me fasse sortir de la maison, qui m'oblige à me mêler aux gens. Je l'ai juste dévisagée, hébété par l'incrédulité. Je ne voulais pas de petit boulot. Je ne voulais pas sortir de la maison pour me mêler aux gens. Pour ce que j'en voyais, les gens étaient une espèce très surfaite; surtout les gens des chantiers de construction. Je déteste les chantiers de construction; il est de notoriété publique que les chantiers de construction sont des creusets de brutalité remplis de connards inconsistants dégoulinant de sueur, la bouche pleine de gros mots, avec un "j't'aime m'man" tatoué sur leurs doigts calleux. Je ne voulais pas aller sur un foutu chantier de construction. Je ne voulais pas de cette saleté de petit boulot. J'étais parfaitement heureux d'être un falot à Failsworth. Mais ma Mère rayonnait et irradiait comme si elle m'annonçait qu'on venait de me décerner le prix Nobel de littérature. "C'est une chance, Raymond, elle a dit. C'est la chance que t'as toujours méritée. Allez, va t'habiller, on va se faire un dîner du dimanche pour fêter ça."Et c'est seulement là que ma Mère m'a serré dans ses bras. On aurait dit que toute sa peine s'était envolée et que sa joie agissait comme un baume et lui rendait un peu de son insouciance. Si bien que, quand elle m'a planté un gros baiser sur la joue et m'a demandé: "Tu n'es pas excité, Raymond?", j'ai répondu: "Si M'man, je suis excité!"Et toute cette semaine-là, alors que le jour de mon départ approchait, ma Mère a continué de resplendir et la maison n'a cessé de se remplir des odeurs délicieuses des plats gastronomiques confectionnés spécialement pour moi. En général, ma Mère se plaignait du fait que j'étais végétarien; elle disait que c'était grave compliqué de cuisiner pour moi. Mais la semaine d'avant mon départ a été une semaine de corne d'abondance végétarienne où tous les plats étaient préparés et servis avec amour et dans la bonne humeur à la perspective de mon futur prometteur. Si bien que je ne pouvais rien dire et que je ne pouvais rien faire. À part prier pour que Grimsby soit engloutie par un raz de marée inattendu mais opportun, ou détruite par un tremblement de terre, ou rayée de la carte par une bombe nucléaire, elle et son trente-deux écrans. Mais Grimsby ayant à peine été mentionnée aux nouvelles du matin, j'ai le regret d'en conclure que Grimsby-sur-Gerbe est toujours à l'endroit où elle a toujours été (et que je ferais bien de trouver un moyen de m'y rendre). Accepte, Morrissey, les sincères salutations deRaymond Marks


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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) Willy Russel, Willy Russell
Collection Pavillons
Parution 28/02/2002
Nb. de pages 486
Format 13.8 x 21.7
Couverture Broché
Poids 471g
EAN13 9782221094303

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