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Taxi !
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Taxi !

Taxi !

Anna Davis

409 pages, parution le 29/01/2004

Résumé

Un récit brillant porté par l'humour grinçant et l'écriture pétillante d'Anna Davis.

Kathryn mène cinq vies de front... Et cinq amours. La nuit, elle est chauffeur de taxi. La journée, tour à tour Kitty, Kat, Kathy, K ou Kathryn, cette hyperactive se partage en cinq. Richard, le père célibataire, Joel, le jeune danseur beau comme un dieu, Stef, le petit voyou, Jonny, le rocker has-been et Amy, la jolie journaliste, tous pensent que Kathryn n'appartient qu'à eux. Mais voilà qu'un sixième amant surgit: Craig Summer, le gentleman qui manquait à sa collection. Et la mécanique bien huilée s'enraye dramatiquement... "Taxi!" explore en profondeur les thèmes de prédilection de l'auteur: le mensonge et le double jeu. Tout comme dans ses deux premiers romans, "Le Dîner" et "Les Baratineurs", Anna Davis vise toujours - avec humour et finesse - là où ça fait mal.

Sommaire

La nuit est mon moment préféré de la journée. Je renais à la vie, je suis la reine du macadam. Il est 4 h 34 du matin. Je passe Westminster, longe le fleuve, la fenêtre grande ouverte, savourant l'air frais qui fouette mon visage, pendant que je tapote le volant de mes doigts, en rythme avec la chanson que j'ai dans la tête – mais est-ce bien une chanson? c'est peut-être simplement les battements de mon cœur? J'ai deux gars à l'arrière du taxi et l'un d'entre eux n'arrête pas de chercher mon regard dans le rétroviseur, les yeux papillotants et rieurs. Il m'agace! La prochaine fois qu'il cligne des yeux avec cet air enjoué, je montre les dents. L'autre dort comme un loir. Son crâne chauve oscille de droite à gauche, sa bouche est grande ouverte – on dirait un trou de parcours de golf. Il bave, et sa salive lui descend dans le cou. Vraiment ragoûtant!– Vous travaillez toujours la nuit?C'est Clin d'Œil qui a parlé! Remarquez, ça risquait pas d'être son pote, vu ce qu'il tient...– Ouais.– Ce n'est pas trop dangereux? Je veux dire... pour une femme, comme ça, toute seule? On ne vous embête pas trop?Voilà qu'il recommence à cligner des yeux! Je ne regarde pas le rétro – pas question de l'encourager par un contact visuel – mais je le sens à sa voix. Il a un petit ton goguenard.– Rien que je ne puisse maîtriser.Voilà qui lui rabat le caquet. Il a peut-être reçu le message. Il se rencogne au fond de la banquette.Pendant un moment, il n'y a plus que moi en conversation silencieuse avec les feux tricolores, et puis il remet ça:– Cela ne doit pas aider à avoir une vie personnelle.Pour qui me prend-il? Pour sa shampooineuse? Je parie qu'il attend que je lui demande où il va en vacances cette année. Cela flatterait son ego.– Vous êtes mariée, ou bien...? tente-t-il.– Ou bien.– Moi, j'ai été marié...Il se penche de nouveau vers moi. Il est proche de la vitre en plexiglas qui nous sépare et son changement de ton est évident. Il veut transformer mon taxi en confessionnal. Cela arrive souvent. Un danger récurrent, rarement évoqué celui-là, qui guette la femme chauffeur de taxi dans l'exercice de sa profession.– Un grand nez, un peu comme un cheval..., poursuit-il, mais jolie. Bien fichue.Je marmonne un vague borborygme par pure politesse. Pochetron, à côté, se met à ronfler comme un soufflet de forge. J'espère qu'il ne va pas avaler sa langue et s'étouffer...– Elle m'a quitté, il y a trois ans. À Noël. On devait partir à Hawaï et passer le réveillon là-bas, mais quand je suis rentré du boulot, elle s'est fait la belle...Il n'y avait plus moyen de l'arrêter. Un vrai moulin à paroles!– Elle avait appris pour ma maîtresse.OK, récite dix "Ave Maria" et vingt "Notre Père"...– Alors? Vous avez emmené votre maîtresse à Hawaï, à la place?– Elle m'a quitté aussi. Elle a découvert que j'étais marié.– Cela vous servira de leçon!Amateur!...– J'ai donné les billets d'avion à mes voisins. Ils ont passé de super vacances.On descend King's Road. Je prends maintenant à gauche dans Lots Road, où il y a toutes ces sociétés de ventes aux enchères et ces boutiques de brocantes branchées.– On va tout au bout?– Oui, s'il vous plaît. Il y a une impasse privée. Je vous dirai où tourner.Je ne comprendrai jamais pourquoi des gens friqués choisissent d'habiter Chelsea Harbour. C'est le désert là-bas, même le week-end. Il faut être un obsédé des quais pour apprécier cet endroit glacial – rêver d'avoir son hors-bord sur le pas de sa porte et passer sa retraite en Floride.Je m'engage dans une petite rue à quelques mètres du port; le long du trottoir, rien que des 4x4, des BMW et des Lotus! Je me gare et lui montre le compteur: 15,40 £. Il me lance un regard noir, comme s'il me soupçonnait d'avoir pris exprès un chemin plus long (ce que je n'ai pas fait), puis il se radoucit. Je l'entends marmonner:– Peu importe, au point où j'en suis.Puis il se tourne vers pochetron et le secoue pour le réveiller.– Henry, Henry, c'est l'heure de se réveiller.Le prénom de mon père. Henry ne répond pas.Clind'Œil sort un billet de vingt livres de son portefeuille et le glisse dans la main de l'endormi.– Henry! recommence-t-il, d'une voix plus forte. Écoute, vieux, voilà vingt livres. Moi, je rentre chez moi.– Pas question, dis-je en enfonçant la pédale de la fermeture centralisée au moment où Clin d'Œil approche la main de la poignée. Ce type ne reste pas dans mon taxi! Vous l'emmenez avec vous.– Allez, soyez sympa, répond-il d'un air implorant.À l'évidence, il ne veut pas qu'Henry vienne mettre sens dessus dessous son joli appartement du front de la Tamise.– Il habite Crystal Palace. Si je mets trente livres de plus, ça marche? tente-t-il de négocier. Il ne vous causera aucun souci.Je ne veux pas de son fric.– Il sort de mon taxi. Je ne prends pas de clients dans le coma.Il tente un petit rire, mais cette fois il n'y a aucun papillotement dans ses yeux.– Il n'est pas dans le coma. Il dort.– Alors réveillez-le!– Henry! Clin d'Œil le secoue comme un prunier et hurle dans l'oreille du malheureux. Henry! Réveille-toi, espèce d'ivrogne!Finalement la tête du quidam se redresse à la verticale, sa mâchoire inférieure remonte et se referme comme un pont-levis. Ses paupières se soulèvent, révèlent deux pupilles dilatées, le blanc de l'œil injecté de sang. Sa peau est couleur de cendre. Je sens arriver la catastrophe une fraction de seconde avant qu'elle ne se produise, mais malheureusement je n'ai pas le temps de réagir... Son menton soubresaute soudain sur le repli du cou où il était niché, pointe en avant. Le pont-levis s'ouvre de nouveau, béant, avec un gargouillis à mi-chemin entre le rot et le gémissement, un flot rose d'une puanteur inimaginable jaillit de ses entrailles, se répandant sur le sol et la banquette, éclabousse la vitre de partition – merci à toi encore une fois. Ô fidèle rempart salvateur!


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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) NiL éditions
Auteur(s) Anna Davis
Parution 29/01/2004
Nb. de pages 409
Format 13.3 x 20.7
Couverture Broché
Poids 370g
EAN13 9782841112692

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