Résumé
Durant cinq annees, Le port a jauni a publie un recueil de roubaiyat par an. Les ROUBAIYAT sont des quatrains, comme l'indique leur nom issu du chiffre "arbaa", quatre. Genre poetique perse et arabe qui remonte au Xie siècle avec l'œuvre d'Omar Khayyam, les roubaiyat ont ete le terrain de jeu de poètes egyptiens des annees 1960-70, qui ont revisite le genre avec humour et truculence linguistique en arabe contemporain dialectal.
Ces quatrains sont une meditation sur la vie, la mort, la joie, le temps qui passe, l'innocence, l'absurdite du monde, son origine, sa cruaute : ils posent un regard et s'attardent sur des instants fugaces, des details, des petites choses qui disent le monde entier.
Durant trois annees, Christian Tortel a envoye au Port a jauni un haïku par mois. Les HAÏKUS sont des poèmes des tercets qui relèvent de la tradition japonaise. Mais Christian Tortel les ecrit en français ou en arabe, et les traduit dans l'autre langue. Ainsi, une fois par mois, se posait dans la boîte à mails du Port a jauni un poème sur des instants fugaces, des details, des petites choses qui disent le monde entier.
À force de frequenter ces deux chemins parallèles, roubaiyat et haïkus en arabe, il nous est apparu evident de les croiser. Et dans un grand tissage des genres poetiques, les THOULATHIYAT (prononcez "soulassiyate") sont nees. Elles sont des haïkus ou des tercets, comme l'indique leur nom issu du chiffre "thalatha", trois. Elles sont autant de meditation sur la vie, la mort, le temps qui passe, les mots sans frontière. Elles relient le monde arabe à l'Asie, la France au monde arabe, les langues entre elles, elles racontent, en creux, les tissages possibles en poesie.
Un nouveau terrain de jeu qui reinterprète et on l'espère, revitalise, le champ poetique en bilingue, à la fois hommage aux genres anciens et clin d'œil humoristique pour une creation contemporaine.