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Aragon poète. écrire pour croire
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Aragon poète. écrire pour croire

Aragon poète. écrire pour croire

Du crève-cœur au fou d'elsa (1939-1963)

Johanne Le Ray - Collection Recherches croi

444 pages, parution le 04/12/2024

Résumé

Cet essai étudie le versant intime de l’engagement d’Aragon, son « goût de l’absolu » et sa déclinaison dans son œuvre poétique, de Le Crève-cœur (1939) à Le Fou d’Elsa (1963). Il donne à lire un autre Aragon, affronté à la « croix de croire ».


On s'est beaucoup penché sur l'engagement d'Aragon, beaucoup moins sur son versant intime, le besoin de croire, qui revêt, chez cet auteur, une dimension proprement existentielle. Cet essai se consacre donc à rendre compte de l'incarnation du « goût de l'absolu » d'Aragon et de sa déclinaison dans son œuvre poétique, au-delà du pôle d'attraction constitué par l'amour, dans le corps-à-corps avec l'Histoire. Réinterprétant sous ce prisme un corpus tantôt délaissé par les lecteurs et la critique, tantôt oblitéré par sa popularité même, il invite à un parcours chronologique, du renouveau poétique que représente Le Crève-cœur (1939) au grand poème de la crise de l'utopie communiste qu'est Le Fou d'Elsa (1963). Se dessine ainsi l'itinéraire singulier d'un poète particulièrement sensible à la puissance des mythes, capable d'en forger de très efficaces, et qui, soucieux de « prendre l'événement à la gueule », écrit pour croire. Il donne aussi à lire un autre Aragon, affronté à la « croix de croire ».

Sommaire

 

Introduction

 

Première partie : Nécessité de la poésie en temps de détresse

 

I. Comment écrire en temps de guerre ?

1. Retour sur les années trente : de la «poésie insupportable» à la sommation de la guerre?

2. Une «guerre de religion»

3. De la Renaissance au marxisme : l’humanisme, «foi rationnelle»

II. «Poésie et défense de l’homme»

1. Septembre 1939 : de la «foi rationnelle» à la foi assiégée

2. Retrouver la liaison perdue : le rôle de la rime

3. Se retrouver : le geste autobiographique du poème, « daté comme un article »

III. Une éthique de la négation

1. Le refus de laisser aux faits le dernier mot

2. Le réel et son double

3. Une «métaphysique à l’optatif»

4. De la réalité à la «vérité», un saut axiologique

IV. L’espoir, force motrice fragile

1. De l’espérance chrétienne à la contrainte d’optimisme marxiste

2. «Savoir vouloir» : la mise en œuvre d’une volonté forcenée

3. Une foi en quête de légitimité

 

Deuxième partie : Du doute au prophétisme, un chemin original

 

I. Les failles de «l’optimisme de décision»

1. Une douleur ontologique

2. La contrebande du malheur personnel

3. Une décompensation périlleuse mais libératrice

II. La surenchère comme esthétique compensatoire

1. Le langage : un pouvoir dérisoire et conjuratoire à la fois

2. Grandiosité et dépassement du doute par l’exploit

III. Au tourniquet du «faire croire» et du «croire» : les dessous de la posture du prédicateur

1. Croyance et prédication : le détour galvanisant par la «scène de l’autre»

2. Les garants externes de la foi

a. Le spectacle du courage d’Elsa Triolet

b. De «l’étoile Elsa» à la «statue» de Victor Hugo

IV. Une parole habitée : la voix du prophète

1. «Le Premier» : de la scène du tournoi à celle de la prophétie

2. Brocéliande : l’avènement du prophète

a. «Minuit dans l’histoire»

b. L’attente

c. Les trois temps du messianisme

d. Le rossignol : figure de l’espérance, du prophète, du croyant

3. Une prophétie adossée à la connaissance : le rôle de la Révélation

a. Matérialisme marxiste et prophétie : l’eschatologie revisitée

b. Octobre, révolution et Révélation

c. Les épiphanies personnelles d’Aragon

V. L’engagement du croyant : du témoignage au martyre

1. Le témoignage, condition d’accomplissement de la Révélation

2. Chaîne testimoniale et «chaîne-sans-fin» des machines à écrire : «Les martyrs»

3. Naissance d’un témoin : croyance et filiation

a. Assignation à témoigner et dépassement du sentiment d’imposture

b. Un texte hybride, entre monument et document : la superposition du judiciaire au religieux

VI. Les martyrs, relais symboliques : entre reconnaissance, canonisation réticente et fantasme identificatoire

1. Une incarnation absolue de la foi

2. Dette, légitimation : des économies circulaires

3. Célébrer sans écraser : raison affective contre raison idéologique

4. Le modèle anthropologique du martyre, idéal inaccessible au poète

 

Troisième partie : Dans la forge du sacré : l’ère effervescente

 

I. Un programme : les mythes «remis sur leurs pieds»

1. Attitude croyante et force motrice

2. Un pari subversif

3. Politzer/Aragon, courant froid contre courant chaud

4. «Europe française» et lecture mythique de l’Histoire

II. Le bricolage mythique

1. Le syncrétisme fabuleux de Brocéliande

2. La «réincarnation de la légende dans l’Histoire »

3. Le mythe comme préfiguration

4. Un «objet transitionnel collectif» aux enjeux politiques sous-jacents

III. La fabrique du héros

1. Gabriel Péri ou le héros comme divin de circonstance

2. Héros à imiter/héros à révérer : de la scène épique à la scène religieuse

 

Quatrième partie L’institutionnalisation du croire : la posture du prêtre

 

I. «Préface au désenchantement» : le défi de la routinisation

1. «Rien n’est jamais comme on rêve»

2. «Le peuple ne commande pas »

II. Mes caravanes ou L’imposition d’une liturgie communiste

1. L’emprise du sacré sur l’espace : le balisage du territoire

a. Itinérance, remembrement national et évangélisation

b. Un trait d’union entre passé et avenir : du pèlerinage à la procession

2. Le dépassement de la «religion civile à la française»

a. Le calendrier communiste : un temps transi de sacré

b. Une tradition inventée?

 

Cinquième partie Calcification et crise de la croyance : le poème au risque de l’illisible

 

I. L’écriture «à ciel ouvert» à l’épreuve de la Guerre froide

1. Le poids des circonstances

2. Les Yeux et la mémoire : une double illisibilité?

3. La «liaison» d’Aragon avec le communisme : quelques éléments de contextualisation

II. L’oblation du sujet poétique à l’idéologie : une proclamation d’orthodoxie

1. La diction du catéchisme

a. Une Histoire sans contradictions : le communisme comme destin

b. «On vient de loin» : autocritique en vers et rôle de la prédestination

2. La célébration des sacra

a. Le mot «peuple»

b. «Qu’est-ce que nous serions sans le Parti?»

3. Orthodoxie et emprisonnement dans l’univocité : un constat, des hypothèses

III. Symptomatologie de la foi défaillante : la dissolution de l’objet

1. La fuite en avant lyrique, stratégie compensatoire

2. L’inconsistance du dogme, «assurance tous risques» de la foi

3. Plus qu’un contenu, une structure : le repli sur l’étai psychique

a. Passion de la certitude/ passion de la servitude

b. Une «police travestie en Église» ou la «solution politique du problème personnel»

c. L’institution, une valeur-refuge : la focalisation sur la relation de confiance au détriment du credo

4. Ultime recours, l’antagonisme comme adjuvant de la foi : «croire contre»

a. La diabolisation de l’ennemi

b. La scène axiologique : les secours du manichéisme et le rôle des «mots étendard»

c. Le poème comme tribunal

IV. La crise de la foi et sa dénégation : un sujet écartelé

1. La mise en scène de la remise en question de la croyance : «la mauvaise foi au service de la foi»

2. Le clivage, échappatoire pour le sujet, condamnation pour le texte

3. Le retour du refoulé : dans le théâtre de la vie, le «rôle» de militant

4. Vertige soviétique et véhicule religieux

 

Sixième partie : L’ébranlement de la croyance : de l’illisible à l’indicible

 

I. Le rapport Khrouchtchev, un «non-événement»?

1. Un rapport à la date problématique

a. Rupture ou continuité?

b. Une réception affectée d’une double erreur : 1956… ou ce qui s’ensuivit?

2. Le XXe Congrès, «événement paradoxal» pour Aragon

3. Au piège de l’indicible : la responsabilité du PCF

II. Défense de l’indicible : une position ambivalente

1. La hantise de l’aveu

2. Au miroir de Matisse : cruauté du dire, cruauté du taire

3. Dramatisation d’une confession impossible : la délégation à la forme des difficultés liées au fond

III. «Ce que j’aime» : croire, une histoire d’amour fusionnelle

1. Tropisme passionnel et indifférenciation de l’objet

2. Oblation et dilution de l’identité individuelle

3. À l’origine de la posture sacrificielle : la dimension palliative du rapport à l’absolu

IV. Majesté et vanité du martyre

1. Dynamique rédemptrice, fusion et jouissance

2. Entre fonction de légitimation, narcissisme et intimidation : ébauche d’une critique du martyre

V. Portée et limites de la critique de l’utopie

1. Une analyse lucide des pièges de l’utopie : les percées de «La Nuit de Moscou»

2. Déflation de l’avenir et repli sur l’amour : Elsa, relais d’une croyance blessée

3. Réaménagement de la foi et prétention au dégrisement : «le double jeu»

4. «Un côté de cette histoire» : la révision ambiguë

 

Épilogue : Faillite de l’utopie et désorbitation de l’objet de croyance

 

I. L’Histoire comme «perpétuelle tragédie»

1. La métaphore de Grenade

a. Le poème au défi : l’illimitation du genre

b. L’ombre portée de l’Histoire parallèle

c. Mise à nu du cœur saignant des choses : mensonge et aveuglement

2. Une conception tragique de l’Histoire

a. Renoncement à la fonction de prophète et dénonciation du camouflage lyrique

b. Au sommet de la honte : Safar et le «reflux de l’enfer dans l’homme»

c. Perte de sens, tentation de la folie et nécessité de la fable

II. L’amour, seul absolu : sauvetage de la foi et échappée mystique

1. Greffe du thème d’Elsa sur celui de Grenade : le sens d’une «relève»

2. Le «culte monstrueux» : amour courtois et pulsion sublimante

a. «Elle seule…» : un être unique, synecdoque du monde

b. Motif courtois, idéalisation et «enchère d’aimer»

c. Déréalisation d’Elsa, signifiant de l’amour absolu

d. L’impossible immanence de l’amour

3. Le tournant mystique : de la dépossession à l’assomption du sujet dans la langue

a. «Prendre son rêve où on le trouve» : le détournement du religieux

b. Le dire mystique : les paradoxes d’une parole blessée

c. Fiction d’incompétence et assomption du sujet dans la langue

 

Conclusion

Bibliographie

Index des poèmes cités

Index nominum

 

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Caractéristiques techniques

  PAPIER NUMERIQUE
Éditeur(s) Presses universitaires de Strasbourg
Auteur(s) Johanne Le Ray
Collection Recherches croi
Parution 04/12/2024 04/12/2024
Nb. de pages 444 -
Format 16.4 x 24 -
Couverture Broché -
Poids 808g -
Contenu - ePub + PDF + Mobi/Kindle
EAN13 9791034402267 9791034403158

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