Résumé
Une gueule à la Shuggie Otis, une voix traînaillante à la McGuinn, et "Warming by the devil's fire", première plage qui remonte le temps jusqu'aux Byrds seventies, avec ces racines folk, country, rock, blues entremêlées, et les mots qui tanguent de concert... Des morceaux à mélodie aguicheuse qui iraient comme des gants à des albums fantasmés de Dylan, "City lights" en regorge (le subtil "What is the present moment", "Beyond the river", "Let the rodeo begin" et son orgue Hammond...) mais il faut d'abord se remettre de "Little Suzie", deuxième plage qui affole la boussole en ressuscitant Bo Diddley. Mais qui est donc ce Ron Franklin...? La musique est sobre, sans opulence mais en version grand large, respirant à fond les espaces. On y entend de tout, de part et d'autre du sillon dylanien, le plus folk ("How free will I be this Morning", "Lula wall") comme le plus blues ("Black lightnin", "That'll never happen no more" de Blind Blake popularisé en son temps par Hot Tuna), un hommage à Chuck Berry (reprise de "Thirty days"), et des beats catchy, de la guitare, de la mandoline, de la pedal steel, de la basse et de la batterie, et encore des maracas, de l'orgue, du piano... et cette voix touchante et pleine de soul de Tom Petty boisé. Un album qui a déjà tout d'un classique. Tiré de la chronique de François Branchon© Sefronia)