De l'art du renard

Vous vous appelez Théodore Térechtchenko. Vous êtes un aimable aigrefin accumulateur monomaniaque d'œuvres d'art. Vous êtes jeune, brillant, séducteur et roué : un vrai renard, trouvant toujours des échappatoires aux situations les plus inextricables. Conservateur de musée, vous animez à Péter (devenu successivement Petrograd puis Leningrad) la vie culturelle pour la nouvelle bonne société post Révolutionnaire d'Octobre qui se pâme de se voir si belle en votre miroir. Vous avez une mère flegmatique et provocatrice à ses heures, un frère terriblement envieux, une compagne se laissant entraîner dans vos dérives et, pour couronner le tout, une belle-sœur teigneuse à la comprenette limitée. N'oublions pas la police à vos trousses pour vos activités clandestines et les directeurs de musée de la ville qui vous haïssent pour vos succès et guettent avec une jouissance indicible les signes de votre déclin. Cela va s'avérer difficile de triompher des obstacles dans la Russie communiste des années vingt.
Ce roman est librement inspiré de la vie horrifique en matière de probité de Giampietro Campana, immense collectionneur italien du XIXe siècle, sincère amoureux des arts, directeur du Mont de piété à Rome, grand escroc devant l'Éternel dont la principale victime sera le Vatican pour des sommes aux montants ahurissants en 1857.