L'amour obéré

« Il en avait sa claque Marcus des lits qui claquent... des clic clacs, des plumards escamotables... des lits de camp où tout fout l'camp... à tous bouts de champs... des lits refaits... lits d'insomnies... fatigués... dépecés... nikés... des lit-bateaux... caveaux... qui sombrent dans la nuit sombre... qui coulent... où l'on s'écroule... où l'on succombe... puis qui nous plombent... des lits dos tournés... opposés... retournés... des lits déserts où l'on se perd... qui font le lit des mauvaises nuits... de celles qui mettent au pied du lit... des lits pleureurs où l'on a peur... du lit à ciel au lit de mort... crevé... imbaisable ».

Marcus, le héros de ce roman, admire la femme sans croire à la vénalité de son âme. Il sème des graines de « rêvier » dans le cœur de celles qu'il aime, quand d'autres ne leur offrent que des « fruits blessés »... Les mots de ce roman jaillissent de multiples bouches, qui susurrent, puis crachent sur nos amours obérés. Marcus se laisse enlacer par les bras tentaculaires d'hydres bien roulées, qui embrassent, puis tuent. Avec cet humour cynique, hilarant, qui le caractérise ; Mathias Ollivier, plonge en apnée dans nos cœurs. Il fustige l'amour à crédit, nos amours corrompus, enlisés dans un magma de rencontres virtuelles, malfaisantes. L'amour, est-il devenu un produit de consommation comme les autres ? Nos clics éblouissent comme des flashes, mais ne donnent souvent que des amours tumultueux... Amours usuriers, implacables qui de Marcus font un endetté. Fort heureusement, survient l'amour espéré, de femmes qui émergent des drames pour se donner sans compter, et par-dessus tout, il y a l'ami de toujours qui console, conseille et se raconte.