Table
I. 1492 - Première ascension du mont Aiguille : un capitaine de l'armée du royal s'engage sur ordre du roi dans l'ascension de cette forteresse rocheuse du Vercors à l'aide d'échafaudages en bois. A l'époque de l'orée du siècle de la Renaissance, l'ascension s'inscrit comme une façon pour la royauté d'asseoir son pouvoir et montrer sa puissance technique et symbolique. Episode considéré comme l'acte de naissance de l'alpinisme.
II. 1786 - Première ascension du mont Blanc : Jacques Balmat et Michel Paccard font la première ascension du Mont-Blanc pour réaliser le défi lancé par le savant genevoix Horace-Benedict de Saussures. Cette victoire, à l'objectif scientifique, marque le début de l'âge d'or de l'alpinisme moderne.
III. 1820 - Drame au mont Maudit : une caravane d'alpinistes anglais accompagnés de guides chamoniards est surprise dans une avalanche dans l'ascension du mont Maudit, sommet qui jouxte le Mont Blanc. C'est à l'issue de cet épisode que la Compagnie des guides de Chamonix est créée pour venir en aide aux familles des guides décédées.
IV. 1865 - Première ascension du mont Cervin : dernier grand sommet invaincu des Alpes, le très célèbre alpiniste anglais est accompagné en autres du non moins célèbre guide français Michel Croz. Cet épisode, un des plus connus de l'histoire de l'alpiniste, raconte l'histoire d'une victoire (dernier grand sommet invaincu des Alpes) et d'un drame à la descente.
V. 1881 - Première ascension de l'Aiguille du Grépon : un Anglais, Mummery, arrive à bout de cette aiguille très esthétique et très effilée dans le massif du Mont Blanc. Avec des techniques très rudimentaires d'escalade, l'alpiniste parvient à la pointe au bout de plusieurs jours. Cet épisode permet d'évoquer la poésie et l'esthétisme de l'escalade rocheuse en haute altitude, avec l'aboutissement de cette philosophie dans les années 1920 par l'installation d'une statue en bronze de la Vierge Marie qui sert aujourd'hui de point d'assurage.
VI. 1882 - Première ascension de la barre des Écrins : illustre alpiniste inconnu qui a laissé son nom à des cols et des glaciers dans le massif très sauvage et moins connus des Ecrins, Jean Gauthier effectue en solitaire la première de l'ancien plus haut sommet de France (avant le rattachement de la Savoie). Rare expérience à une époque où l'alpinisme en solitaire demeure rare.
VII. 1894 - Ascension de la Grande Casse : épisode de survie de chasseurs alpins qui permet de souligner la vaillance de ces unités de l'armée nées après la défaite de 1870 pour concurrencer les militaires spécialisés italiens. Découverte aussi d'un massif moins connu coincé entre le Mont Blanc et les Ecrins, la Vanoise.
VIII. 1934 - Désastre à l'Eiger : nouvelle page de l'alpinisme avec le « problème » des faces nord et notamment du légendaire Eiger dans les Alpes bernoises. En 1934, et lors de cet épisode très connu, un Allemand meurt suspendu au bout d'une corde, agonisant pendant plusieurs jours sans que les secours, situés quelques dizaines de mètres en dessous puissent rien faire. Quelques années plus tard, c'est un alpiniste allemand encarté chez les SS qui vaincra la face nord pour la gloire de l'Allemagne nazi.
IX. 1938 - Première hivernale de la traversée des Aiguilles du diable : le guide Raymond Lambert, et ses compagnons Erika Stagni et Marcel Gallay, tentent la première hivernale de cette célèbre course du massif du Mont-Blanc. Cet épisode revient sur le sens des premières hivernales : l'exploit de gravir un sommet pendant la « mauvaise saison », dans des conditions sommaires, parfois même dantesques. L'alpinisme change de forme et les techniques sont revues en raison de la nature de l'environnement. Parfois, ces courses deviennent un véritable défi de survie. Au cours de leur ascension, les trois alpinistes sont pris dans une violente tempête et restent coincés cinq jours dans une crevasse avant d'être secourus. Un épisode de survie resté célèbre, qualifié d' Hôtel-de-la-mort-lente par Raymond Lambert.
X. 1956 - Sauvetage sur le mont Blanc : « l'affaire Vincendon et Henry » est restée célèbre dans les annales pour être un premier cas de secours par hélicopthère en haute montagne. Jean Vincendon et François Henry, deux étudiants, se retrouvent coincés dans le massif du mont Blanc au mois de décembre 1956. L'hélicoptère de secours, inadapté à la haute altitude, s'écrase. Dès lors, le premier objectif de la seconde opération de secours, est de sauver l'équipage. L'alpiniste Lionel Terray se charge de cette opération terrestre. Cette affaire, fortement médiatisée, illustre l'échec flagrant des premiers secours en montagne, qui aboutit au lancement des premiers pelotons de gendarmerie de haute montagne, spécialisés dans le secours en montagne.
XI. 1961 - Tragédie au pilier central du Frêney : première tentative d'ascension de la dernière voie invaincue du Mont-Blanc : le pilier central du Frêney. Une cordée française (Pierre Mazeaud, Pierre Kohlmann, Robert Guillaume et Antoine Vieille) et une cordée italienne (Walter Bonatti, Andrea Oggioni et Roberto Gallieni) se réunissent pour accomplir cet exploit. Pris dans un orage, la course tourne en un épisode de survie en haute altitude. Seuls trois compagnons survivront. Cet épisode illustre la difficulté des choix à poser en haute montagne. Tout alpiniste qui a dû prendre la décision d'abandonner un compagnon pour sa propre survie doit assumer pour le restant de ses jours. Quel sens à mourir là-haut? Pierre Mazeaud apporte ses réponses.
XII. 1980 - Sauvetage au mont Blanc du Tacul : le PGHM secourt dans la face nord du mont Blanc du Tacul une cordée d'alpiniste dans des conditions météorologiques dantesques. À la limite du raisonnable, ce secours d'exception souligne la bravoure et la professionnalisation aboutie, et l'excellence des services français.
XIII. 2022 - Première hivernale en solitaire de la face nord des Grandes Jorasses : en janvier 2022, l'alpiniste Charles Dubouloz réalise l'exploit d'une première hivernale en solitaire dans la face nord des Grandes Jorasses, sommet mythique des Alpes. Cet épisode illustre le sens de la course en solitaire, qui comporte une prise de risque bien plus grande, pour une expérience introspective bien plus intense. Charles Dubouloz montre aussi qu'il reste encore, au XXe siècle, de grandes aventures à vivre dans les Alpes.