La révolte du lion

202 av. J.-C., dans la plaine de Naraggara, à l'ouest de Carthage, les légions de Rome commandées par Publius Cornelius Scipio et l'armée de Carthage conduite par Hannibal sont face à face pour la dernière bataille, celle qui doit mettre fin aux seize années qu'a duré la deuxième guerre punique.

Au soir, les Carthaginois sont vaincus. Hannibal se retire à Carthage. Scipio impose une paix dure, mais épargne son adversaire qu'il estime et croit capable d'œuvrer utilement.
Hannibal entreprend de redresser sa patrie, modernisant la cité, puisant son regain de force dans la présence de Manara.

Mais, à Rome comme à Carthage, ses ennemis veillent et resserrent leur étau.
Bientôt contraint à l'exil, il se lance dans un périple qui va le conduire à Éphèse, à Rhodes, en Arménie, et finalement en Bithynie, au nord de l'actuelle Turquie.

Cependant, entraînée en Grèce, où elle s'imprègne plus que jamais de la culture hellène, puis en Asie, contre le roi de Syrie Antiochos, Rome poursuit l'irrésistible élan qui fera d'elle la maîtresse du monde occidental.

Le monde dans lequel nous vivons est en gestation.
Dans la tourmente de ces guerres, Hannibal brave Rome une nouvelle fois, mais aussi, de Carthage à la capitale du roi d'Arménie Artaxas, fait œuvre d'urbaniste, tandis que Scipio doit affronter dans le Sénat ses ennemis, menés par l'irréductible Marcus Porcius Cato.

Jusqu'où ces derniers le poursuivront-ils de leur hargne ? Jusqu'où Rome pourchassera-t-elle Hannibal de sa haine ?

Convergeant depuis la première bataille d'Hannibal en Italie, en 218, où elles se sont croisées à leur insu, les destinées d'Hannibal et de Scipio, quoique trouvant leur terme à des centaines de kilomètres l'une de l'autre, vont se rejoindre inexorablement, la même année, dans la solitude de l'exil et la tragédie.