Le deplacement de la theologie

À l'occasion du centenaire de l'Institut Catholique de Paris. le Cycle des Etudes du Doctorat de l'U.E.R. de théologie et de sciences religieuses avait organisé en février 1976 un colloque qui avait pour thème : Le déplacement des lieux de la théologie. On trouvera dans ce nouveau volume du «Point théologique» le texte des interventions prononcées au cours des trois journées du colloque.
Les trois parties du volume correspondent aux trois journées du colloque. Après un repérage historique des déplacements qui ont déjà pu avoir lieu dans le passé, la deuxième journée fut entièrement consacrée à la «pratique» comme lieu de la théologie. L'importance accordée à la pratique ecclésiale comme aux pratiques historiques des hommes caractérise en effet de manière décisive la nouvelle manière de théologiser. La troisième partie s'efforce d'effectuer le passage de la théologie au théologien. « D'où parle-t-il ? « À qui? » «En fonction de quel "lieu commun" ? » déplacement de la théologie nous renvoie nécessairement au déplacement du théologien lui-même.
Pour comprendre la portée des travaux que nous présentons ici, on ne doit pas oublier que le colloque avait surtout une visée méthodologique. C'est ainsi que l'expression « lieux de la théologie » et non celle plus classique de. lieux théologiques » a été choisie à dessein. ne s'agit pas en effet de substituer des lieux nouveaux aux lieux traditionnels que sont l'Ecriture et la Tradition. Si les théologiens ont le sentiment de théologiser autrement, c'est moins parce que les lieux de la théologie se seraient déplacés que parce que nous devons prendre sérieusement en compte des champs nouveaux de production théologique. C'est pourquoi nous avons préféré garder, pour la publication des Actes du colloque, le simple titre : déplacement de la théologie.

Il est devenu banal de parler de la crise de la théologie. En publiant les Actes de ce colloque, nous avons bien conscience d'avoir laissé sans réponse bien des questions soulevées. Mais le mérite incontestable d'une telle recherche, c'est d'avoir été jusqu'au bout dans la radicalité des questions auxquelles se trouve affrontée l'intelligence croyante d'aujourd'hui et d'avoir commencé à ouvrir des voies nouvelles. Le voyage du théologien n'est jamais achevé. Mais le théologien accepte de se déplacer avec la certitude que toute situation de crise peut offrir une chance inédite pour une meilleure actualisation du message chrétien.