Le festival des cadavres.

Morts et mises à mort dans la tragédie grecque.

Bernard Deforge - Collection Vérité des mythes

148 pages, parution le 07/02/1997

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Résumé

L'objet de ce livre est de mettre en évidence, en partant des textes tragiques eux-mêmes, que la tragédie grecque, origine de note théâtre occidental, est le champ clos où est représenté, où est vécu le passage scandaleux qui définit l'humanité: la mort, et qu'à travers la représentation de la mort, du meurtre, du suicide, permane le sacrifice humain, offrande rituelle devenue offrande-spectacle aux dieux et à l'ordre cosmique.

La tragédie est un rituel de mise à mort et son point culminant est la monstration du cadavre. L'ouvrage se situe dès lors en réaction au topos du tabou de la mort sur scène. Il démontre qu'au contraire les auteurs tragiques, et Eschyle le premier, ont mené, en dramaturges de constantes recherches pour conduire au plus près, et au plus vrai, la mort sur scène: récits atroces, prémonitions, cris entendus dans la skènè, monstration des cadavres, jusqu'à la représentation de l'impossible, la mort sur scène: mort d'Alceste, mort d'Hyppolyte, suicide d'Ajax, suicide d'Evadné, meurtre de Clytemnestre.

Amoncellement hallucinant de cadavres et d'horreur, la tragédie grecque n'a pas été trahie par Sénèque, comme elle n'est pas trahie non plus par le cinéma d'aujourd'hui: le meurtre des enfants et de l'épouse d'Heraclès par Heraclès au palais de Thèbes n'a rien à envier à la chasse aux enfants et à leur meurtre dans un appartement américain, séquence du film récent de Luc Besson, Léon.

Bernard Deforge est professeur de langue et de littérature grecques à l'université de Caen où il dirige le Centre de Recherches sur l'Antiquité et les Mythes (CERLAM). Il a publié aux Belles Lettres, dans la même collection, Eschyle poète cosmique et Le Commencement est un dieu. Le Proche-Orient, Hésiode et les mythes.

Sommaire

Chapitre I : Sur l'Olympe, chez les dieux immortels, il n'y a pas de tragédie

Chapitre II : La tragédie, rituel de mise à mort

Chapitre III : Du prétendu tabou de la mort sur scène

Chapitre IV : Déjà la mort d’Ajax

Chapitre V : De l’Alceste de Phrynichos à l’Alceste d’Euripide, et réciproquement

Chapitre VI : Eschyle. Le contre-exemple des Perses

Chapitre VII : Eschyle. Les frères qui s’entre-tuent

Chapitre VIII : Les récits de mort. D’Eschyle à Euripide

Chapitre IX : Réflexions sur la non-représentabilité. La Médée de Corneille

Chapitre X : Le spectacle horrible à entendre. Agamemnon ou la pleine mort

Chapitre XI : Les Choéphores : deuil et vengeance

Chapitre XII : Le modèle des Choéphores

Chapitre XIII : Première variation. Électre d’Euripide

Chapitre XIV : Seconde variation. Électre de Sophocle

Chapitre XV : Le glaive d’Ajax ou la mort sauvage apprivoisée

Chapitre XVI : Tragédie, cinéma, télévision. « Tuer n’est pas jouer »

Appendice : Mettre en scène les Choéphores. Un meurtre sur scène ?

Planches :

Le suicide d’Ajax

Le meurtre de Clytemnestre

Tableau synoptique : Morts et cadavres dans les tragédies grecques

Bibliographie

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Caractéristiques techniques

	PAPIER
Éditeur(s)	Les Belles Lettres
Auteur(s)	Bernard Deforge
Collection	Vérité des mythes
Parution	07/02/1997
Nb. de pages	148
Format	15 x 21.5
Couverture	Broché
Poids	216g
EAN13	9782251324241