Le monde des marrons du Maroni en Guyane

1772-1860 : naissance d'un peuple, les Boni

Jean Moomou - Collection Espace outremer - Droit / science politique

216 pages, parution le 01/02/2004

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Résumé

Jean Moomou étudie dans cet ouvrage, l'histoire méconnue de son peuple, les Boni descendants d'esclaves marrons du Surinam qui après avoir fui cette colonie, résisté contre l'armée coloniale hollandaise, se sont installés le long des grands fleuves du Surinam et de la Guyane française, et notamment le Maroni. A l'instar des autres groupes de marrons, descendant d'esclaves africains, les Saramaka, les Djuka ou encore les Paramaka, les Boni du nom du chef marron Boni Bokilifu, ont vécu en marge du système colonial et constituent jusqu'à nos jours des isolats humains.

Jean Moomou, s'attache à décrire une période cruciale de la vie de ce peuple qui va 1772 à 1860. En effet, alors que les autres groupes, vont signer des traités de paix avec les autorités hollandaises dès 1762, les Boni, poursuivront des guerres contre l'armée coloniale, qui paralyseront la colonie sur tous les plans entre 1772 et 1776. Puis ils franchiront la frontière entre la Guyane française et le Surinam et longeront différents fleuves avant de s'installer sur le Lawa à partir de 1860. En effet un traité, signé par les gouverneurs du Surinam et de la Guyane française à la conférence d'Albina, reconnaît l'indépendance aux tribus des Bonis et leur attribue un territoire. Les Bonis, désormais en paix se structurent en une communauté.

Le peuple Boni prend naissance à ce moment, puisqu'il n'est pas issu directement de l'Ouest africain, mais de la réunion, durant le marronnage d'hommes et de femmes d'ethnies différentes.

La période qui va de 1772 à 1860 marque définitivement la construction de l'identité des Boni et leur insertion dans l'histoire, non pas celle de l'intégration en Guyane, ni celle en rapport avec direct avec la France mais celle de l'isolement.

La tâche de Jean Moomou n'est pas simple, car il s'agit pour lui de mettre par écrit une histoire chantée, racontée à travers des contes, dans les formules de prières, lors de rencontres coutumières, dans l'art du Timbé, dans les récits des Gran Man.

Jean Moomou est, nous l'avons précisé, Boni, et à ce titre, il a voulu retracer l'histoire des Boni, non seulement pour les générations présentes, mais aussi pour celles de demain. Car s'il y a quelques années, les Boni avaient une conscience claire de leur histoire, aujourd'hui ça n'est plus le cas. De plus, son ouvrage permet de contribuer à l'avancement de la recherche historique de ce peuple dans l'historiographie guyanaise et française, mais aussi surinamaise.

Sommaire

A la recherche de l'histoire des Boni
- Sources orales : problème et méthodologie d'approche (valeurs et limites)
- Sources écrites : valeurs, limites
- Correspondances et divergences entre les sources
Du refus du système esclavagiste hollandais au Surinam à l'émergence du groupe de Marrons Boni : 1772-1841
- Les conditions d'émergence du groupe de marrons Boni
- Les guerres Boni au Surinam (1772-1776) : "Un levain dangereux"
- Les Boni en Guyane française : intégration ou exclusion ?
La formation d'un isolat humain sédentaire (nature et fonction) : 1841-1860
- Autorités coloniales, Djuka et Boni : vers des relations pacifiques (1841-1860)
- La structuration d'un espace social en 1860
- Vivant dans une culture aux racines ouest-africaines

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Caractéristiques techniques

	PAPIER
Éditeur(s)	Ibis Rouge
Auteur(s)	Jean Moomou
Collection	Espace outremer - Droit / science politique
Parution	01/02/2004
Nb. de pages	216
Format	17 x 24
Couverture	Broché
Poids	396g
Intérieur	Noir et Blanc
EAN13	9782844502063
ISBN13	978-2-84450-206-3