Le XVIe siècle

Le XVIe siècle se révèle être un siècle de croissance forte et vive, de créations dans tous les domaines. Il s'achève vers 1610-1620 quand les processus de stabilisation et de régularisation se mettent en place. Tout s'anime et s'accélère autour des années 1500. Des ruptures plus ou moins profondes affectent l'ensemble des activités humaines. Colomb découvre un nouveau monde, Magellan fait le tour de la Terre, Copernic la replace en orbite autour du soleil et Kepler calcule cette orbite. "Du monde clos naît le monde fini. " Caravelles et galions déversent le " fabuleux métal" sur les quais de Séville et les épices sur ceux de Lisbonne. De là, toute l'Europe est appelée à participer à l'économie du monde. Les humanistes développent un système idéologique nouveau, fait pour tous les Hommes. Les artistes de la Renaissance renouent avec l'Antiquité classique et couvrent l'Europe de monuments nouveaux. La chrétienté traditionnelle explose, sous les coups de Luther, Zwingli, Bucer, Calvin, Knox, en une série d'Eglises séparées de Rome. A la fin du siècle, des forces implosives sont en action. Les orthodoxies naissent : Concile de Trente diffusé par Saint Pie V, Livre de Concorde suivi par les Luthériens, professions de foi et Actes de Dordrecht s'imposant aux calvinistes. L'Etat territorial apparaît comme l'élément organisateur et dynamique face aux derniers feux de l'Empire de Charles Quint et de la technocratie pontificale de Saint Pie V. Les relations tissées par les diplomates et les chefs militaires aux ordres du souverain créent l'espace caractéristique de l'Europe des princes chrétiens. C'est autour d'eux - François 1er, Henri VIII, Elisabeth, Henri IV, Philippe II - que se cristallisent les forces diverses d'unité, d'ordre, de cohésion et de discipline.