Les larmes d'or

C'est la vie rurale, dans toute sa véracité, sans pudeur ni parti pris, aux confins de la Franche-Comté et du Lyonnais, de l'époque de Louis-Philippe à la fin du Second Empire. C'est le moment où la France s'industrialise, développe son chemin de fer, entraînant le départ des ruraux vers les villes voisines, vers les grands chantiers ferroviaires du "PLM" (Paris-Lyon-Marseille) ou dans les centres industrialisés du Creusot ou de Montceau-les-Mines. Tout cela bouleverse les modes de vie, les rapports de force, les relations commerciales, crée des tensions sourdes dans les campagnes. Jean-Baptiste Guérret, jeune homme aisé aux idées libérales, devient maire de son village. Grand propriétaire foncier et exploitant agricole, il tient des livres de comptes avec rigueur et constance : ces documents, fourmillant de détails surprenants, ont été rédigés au jour le jour de 1836 à sa mort en 1868. Il nous a laissé des renseignements remarquables sur ses affaires, ses voyages, les négociants de la Côte-d'Or à Verdun, de Dole à Lons-le-Saunier, à travers les documents inédits qu'il a laissés. C'est ce monde que nous fait découvrir le travail d'étude gigantesque mené par Robert Michelin. Depuis quarante ans, Robert Michelin mène des recherches sur l'histoire, les traditions et l'archéologie en Bourgogne sud (Bresse louhannaise). Il travaille à la sauvegarde du patrimoine culturel, des usages, des arts et traditions populaires. Membre de la Société des Auteurs de Bourgogne et de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon-sur-Saône et membre fondateur de la revue Grande Bourgogne, il a écrit plus de cent cinquante articles dans des revues régionales et de nombreux ouvrages portant sur la Bourgogne sud, dont La Foire de la Balme qui a reçu la mention d'honneur au Prix des Terroirs des Pays d'entre Loire, Jura et Mâcon en 1986.