Résumé
Durant le demi-siècle que Jean-Philippe Vuillez a consacré à la pratique et l'enseignement des sciences médicales, le temps a manqué pour les autres battements de l'existence, toujours affrontés dans une certaine urgence... Les aléas, les contrecoups et les chagrins ont sédimenté, en marge des joies et des réussites, en un insidieux fardeau. Écrire ces textes, accumulés inconsciemment au fil des ans, n'a sans doute pas permis de se débarrasser de ce fardeau, mais en a allégé le poids, au point d'être source d'apaisement, comme l'élimination d'une écharde longtemps négligée. Puisse leur lecture avoir de semblables effets, en offrant au lecteur une porte pour ses propres démons.
Attiré dès l'enfance par la médecine, Jean-Philippe Vuillez n'a jamais dévié de sa vocation et a mené une carrière de médecin enseignant chercheur consacrée à la biophysique et la médecine nucléaire. Il a pour cela renoncé à des études littéraires, malgré une appétence pour la langue, les mots, la littérature et la philosophie, qui sans doute l'a aidé à mener une réflexion épistémologique. Il n'en éprouve aucun regret, ni aucune amertume, mais redécouvre, parvenu à la retraite, cette autre attirance, et apprécie avec gourmandise le temps retrouvé de la lecture, et le désir d'écrire, comme une salutaire opportunité de réfléchir aux années passées, à la recherche d'une vision juste mais apaisante. Curieusement, peut-être comme un miroir de ses écrits scientifiques, c'est en langage poétique que cette première tentative est venue, rendant aux mots leurs pouvoirs et des libertés qui n'ont pas cours dans le champ de la science.