Revue d'esthetique n° 41 : les images trafiquees

Le simulacre, le faux-semblant, la copie ravissent-ils les sens ou sont-ils passibles d’un jugement moral ? Les images trafiquées circulent librement et finissent par envahir tous nos supports d’informations. Elles obligent notre société à réfléchir sur les conséquences de leur dénaturation. S’agit-il simplement de créer un monde fantasmé à l’imaginaire rassurant, ou bien les images virtuelles d’aujourd’hui s’autorisent-t-elles tout, vraiment tout, grâce au développement de la technique ?
Images déformées, retouchées, déstructurées, dont la surexploitation pose un problème éthique tout autant qu’esthétique et qui touchent tous les domaines de l’art et de la science.
Dans ce numéro, l’étude portera donc sur la peinture, la musique, l’opéra, la photographie, l’architecture, l’art corporel, le cinéma, mais aussi sur ce qui relève du numérique et de l’astrophysique. Traquées dans leurs dimensions existentielles et psychanalytiques, les capacités plastiques de la métamorphose s’avèrent sans limites. La manipulation de l’image et ses diverses contrebandes ouvrent la voie au désenchantement, et peut-être aussi à une certaine forme de danger. Susceptibles de provoquer des réactions violentes mais révélant les innombrables visages de la perversité, les images trafiquées dévoilent à travers cette série d’articles leur puissance mystérieuse.