Rosa colere

"Chère Colère, tu as treize ans, tu es une petite gitane dans un monde qui se décompose sous tes yeux, un monde qui efface tes traces. Tu es clandestine, même chez ton propre peuple, tu es seule mais terriblement libre, terriblement moderne. Pour vivre heureux dans ce monde, il faut être amnésique avec un coeur de pierre. Mais toi, tu as envie de crier parce que tu n'es ni amnésique, ni analphabèteà J'ai eu envie de me promener avec toi au bord du Guadalquivir pour te changer les idées et pour te faire rire. Les mots qui sortent de ta bouche ne sont pas folkloriques. Ce sont les mots de l'espoir qui pleureà C'est très encourageant pour moi de savoir que tu existes." Lettre de Tony Gatlif réalisateur de Latcho-Drom et Les Princes. Entre humour noir et prose poétique, Kits Hilaire met en scène la détonnante confession de Rosa, qui vit dans la banlieue de Séville avec sa mère, Lola, strip-teaseuse, et son frère adoptif, Pepe. Rosa a hérité de son père, projectionniste ambulant, un amour immodéré pour le cinéma Née en 1962 à Valence, Kits Hilaire a vécu six ans à Berlin, dans le quartier de Kreuzberg, avant la chute du mur. Elle a fait partie d'un groupe rock, côtoyé l'underground artistique de cette capitale culturelle. Ses deux premiers romans, Berlin dernière (Flammarion, 1990) et La Pitié (Flammarion, 1992), ont été salués par la critique. En 1992, elle a obtenu la bourse Léonard de Vinci du ministère des Affaires étrangères, ce qui lui a permis de passer huit mois à Séville de mars à novembre 1993. Elle vit depuis entre l'Andalousie et Paris.