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Tombes lointaines
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Tombes lointaines

Tombes lointaines

Alix Brijatoff

207 pages, parution le 16/04/2009

Résumé

Un témoignage présenté sous forme de journal intime sur un épisode mal connu de la Shoah. Illustré de photos de famille et de documents d'époque, il raconte la vie quotidienne dans la communauté juive de Riga, en Lettonie, jusqu'au drame.

Le 10 mai 1940, Bluma Jankelovitch, Juive et communiste réfugiée à Paris, reçoit un appel téléphonique en provenance de Riga, sa ville natale. Sa mère, Brocha, est au bout du fil. Inquiète des nouvelles qui lui arrivent de France, elle supplie sa fille de revenir au plus vite chez elle, à Riga, où, dit-elle, "elle sera en sécurité, car les gens nous connaissent et nous protègent". Mais Bluma n'écoute pas ses conseils : avec son mari et ses enfants, elle fuit Paris en direction du sud, vers la zone libre. Plus jamais elle n'entendra la voix de sa mère. Brocha Jankelovitch a disparu avec toute sa famille dans la forêt de Rumbala au cours d'un épisode mal connu appelé depuis la "Shoah par balles". Longtemps après la guerre, sa petite-fille, Alix, est partie sur ses traces par le biais des archives de Riga, dans ce qui fut le ghetto où les nazis avaient parqué la communauté juive de Lettonie et sur les lieux du massacre. Elle a retrouvé des noms, des lieux, des chiffres : 26 000 Juifs tués en deux opérations nommées "Aktions". Mais cette comptabilité sans âme ne parvient pas à assouvir sa soif de comprendre, et surtout de mieux connaître cette grand-mère lointaine à laquelle, lui dit-on, elle ressemble tant. Aussi, pour rendre la parole à Brocha, et pour, selon ses mots, "substituer à l'étouffant devoir de mémoire la liberté créatrice du ressouvenir", a-t-elle pris le parti d'écrire à sa place ce qui aurait pu être son journal intime, entre le moment où elle raccroché son téléphone, le 10 mai 1940, et celui où des soldats l'ont arrachée au ghetto pour la conduire dans la forêt. C'est aussi l'occasion de raconter les joies et les peines du petit monde yiddish de Riga, ses coutumes, ses bons petits plats, ses blagues, ses figures pittoresques telles que Bluma les lui a décrites. Pour aller jusqu'au bout de sa démarche, Alix Brijatoff a tenu à présenter le Journal de Brocha sous une forme originale : sur les pages de droite court le journal intime ; sur les pages de gauche sont mis en regard, dans un style sobre et concis, les faits historiques - les deux registres se répondent et s'enrichissent, illustrés par une soixantaine de photos de famille et d'archives. Ainsi, à sa façon très personnelle, avec dignité et sensibilité, l'auteur a-t-elle réussi à dire l'indicible.

Sommaire

LE LIVRE, PRÉSENTÉ PAR L'AUTEUR



Ce livre tente de reconstituer ce que l'on nomme la " Shoah par balles ", perpétrée en Lettonie. Les Juifs de Biélorussie, Ukraine, Pologne la subirent, tout comme ceux des Pays baltes. Moins connue, elle fut tout aussi barbare et meurtrière. Elle a " permis " aux Einsatzgruppen de parachever l'assassinat des 26 000 Juifs enfermés dans le ghetto de Riga (30 000 avaient été massacrés entre juillet et octobre).
Ce livre est écrit sous la forme d'un journal. Celui de ma grand-mère Brocha Katz, femme de Lipman Jankelovitch, mère de ma mère Bluma. Brocha et toute sa nombreuse famille ont été assassinés lors de la première " Aktion", celle du 30 novembre 1941. Je suis partie du principe de Claude Lanzmann selon lequel il est impossible de montrer ce qui n'est pas montrable. Je l'ai suivi dans sa volonté de ne pas comprendre mais de relater et de se confronter aux faits et documents. J'ai mis en parallèle les faits historiques, froids comme le rapport d'un commandant SS à ses supérieurs, et le carnet de Brocha – texte d'une femme qui respire la vie et l'humanité, il n'invite pas seulement à réfléchir, à comprendre, à se mettre en colère, mais à rêver, aimer, manger – bien sûr – et pleurer. Avec, en contrepoint, les photos de tous ces disparus.
Tout cela m'a été inspiré par les récits que murmurait ma mère Bluma, les photos miraculeusement sauvées, les documents détaillés, trouvés dans les archives lettones. À l'étouffant " devoir de mémoire ", j'ai substitué la liberté créatrice du ressouvenir. Les vies des futures victimes sont éclairées par l'innocence du quotidien d'une famille reconstitué sous la plume " rêvée " de Brocha. Les mots – yiddish, russes –, tous ces petits détails, recettes, chansons, blagues, superstitions, citations du Talmud, transmis comme sans le vouloir, les font surgir à travers des souvenirs tendres, pudiques et d'autant plus émouvants.
Ce livre est l'illustration de ce que réclamait Simon Dubnov, le célèbre historien et auteur de L'Histoire mondiale du peuple juif. Il ne cessera de répéter aux habitants du ghetto, ses compagnons d'infortune : " Yidn, shreibt und fershreibt ", en yiddish. " Juifs, écrivez et témoignez. " Son carnet, intitulé Ghetto, n'a jamais été retrouvé. Il sera assassiné le 8 décembre 1941 dans le ghetto de Riga, lors de la deuxième Aktion. Le carnet prête ma parole à ceux que j'aurais pu connaître ou dont j'aurais pu faire partie ; pour qu'ils " existent " ! Élie Wiesel témoignait lors du procès Barbie (Lyon, 1987) : " L'assassin tue deux fois. La première fois en tuant, la seconde en effaçant les traces du meurtre... Pour éviter cela, c'est la mémoire qui est nécessaire. Je veux entendre leurs voix, leur prêter la mienne, leur dire que je les aime. Nous n'avons pas pu éviter la première mort, il faut à tout prix empêcher la seconde. Cette mort-là serait notre faute... " Il souligne l'importance pour lui d'" entendre les voix des victimes, leur prêter sa plume ". Raul Hilberg estime à 1,4 million le nombre de Juifs tués par les unités mobiles (Einsatzgruppen). Pour mémoire, celui des Juifs morts dans les camps de concentration et d'extermination est estimé à plus de trois millions.
Je suis allée à Riga. Tout est y resté intact, comme il y a soixante ans. J'ai même visité les appartements de ma famille disparue. L'occupante actuelle m'a dit tranquillement s'y être installée " puisqu'il était laissé vide ". Ma mère, elle, n'est jamais retournée à Riga ! Bien lui en a pris.





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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) Alix Brijatoff
Parution 16/04/2009
Nb. de pages 207
Format 13.3 x 20.6
Couverture Broché
Poids 241g
EAN13 9782221111734

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