Vingt mille lieues sous la mere

Ce n'est pas une histoire. Il ne se passe rien. Au sens propre il n'y a pas de personnages. C'est l'histoire d'une absence d'histoire. La non-histoire d'une mère et d'un fils, d'une non-mère et d'un non-fils, qui ne se rencontrent pas. Ils se connaissent. Ils se fréquentent. Mais ils ne se rencontrent pas. C'est l'histoire d'une rencontre qui n'a pas lieu. Une non-rencontre qui dure toute la non-vie. Il y a la mère et le fils. Deux personnes qui parfois se croisent. Quand ils sont en présence l'un de l'autre, ils ne sont pas ensemble. Ils ne savent pas être ensemble. Ils n'ont pas appris à l'être. Quand ils sont en présence l'un de l'autre, ils attendent que ça passe. Ce n'est pas une mère et son fils. C'est un homme et une femme qui trouvent le temps long. Qui sont là parce que c'est, paraît-il, le rôle d'une mère de passer du temps avec son fils. C'est un homme et une femme qui attendent sur un quai de gare un train qui ne viendra plus. "Vingt mille lieux sous la mère appuie où ça fait mal et trouve son salut, son refuge, dans la toute puissance de la fiction." Gaspard Granaud, Pop and Films. "Une langue belle et ample, précise (...). C'est poignant, énorme, une claque pour le fond et pour la forme aussi (...). Un dispositif d'art plastique ou de performance : originale et puissant (...). Un film aussi très marquépar la psychanalyse : on assiste, médusé, à son work in progress et à des conclusions implacables." Olivier Charneux, écrivain. "Comment comprendre le projet de ce film pour son auteur ? Apparemment il s'agit d'une pièce maitresse dans son autobiographie, dans une vision très familialiste, très freudienne, comme un regret de l'œdipe impossible. Fallait-il une fois pour toutes se débarrasser de tous les reproches adressables à la mère, clore son procès avec un verdict sans clémence, et qu'on n'en parle plus. Une thérapie donc, une renaissance. Le cinéma de Zabaleta, dans l'avenir, devrait être radicalement nouveau." Jean-Pierre Carrier, historien et critique du cinéma documentaire. BONUS : 3 courts métrages de François Zabaleta : LE CAPITAL HUMAIN (2021, 38 min.), ALLEMAND DEUXIÈME LANGUE (2024, 7 min.), PATRICE (2024, 8 min.).