
Histoire de la Bible de Moïse Arragel
Quand un rabbin interprète la Bible pour les chrétiens, Tolède 1422-1433
Sonia Fellous
Résumé
L'histoire de la Bible d'Albe commence le dimanche 5 avril 1422 à Maqueda sur les terres du puissant ordre de Calatrava. Le rabbin Moïse Arragel de Guadalajara vient de s'y installer. Le seigneur des lieux, troisième personnage du royaume de Castille, don Luys de Guzman, commande au rabbin une tâche ardue, incongrue, périlleuse : traduire pour lui l'Ancien Testament en castillan, l'accompagner d'explications rabbiniques et le parer d'images dans le style des luxueux manuscrits enluminés. L'érudit juif devra collaborer avec les deux cousins du grand maître, le franciscain Arias de Enzinas et don Vasco de Guzman, archidiacre de Séville. Caprice de grand seigneur à qui rien ne résiste ? Désir sincère d'un chrétien dévot de lire, comprendre, visualiser les Saintes Ecritures ? Manoeuvre politique ou insigne faveur accordée à un humble vassal, pis à un juif ? Moïse Arragel, fidèle à la lecture rabbinique de la Bible, refuse fermement cette commande. Contraint et forcé par courtoisie, voire même avec profond respect pour son savoir et son savoir-faire, et sous stricte surveillance, Moïse Arragel devra exécuter ce projet seigneurial. Onze années durant, assisté d'équipes d'enlumineurs, supervisé par le franciscain qui l'oblige à insérer des gloses chrétiennes et le dominicain Johan de Zamora, Moïse Arragel réalise le seul texte de doctrine comparée, qui nous soit parvenu. Le manuscrit est tout aussi exceptionnel par la somptuosité de ses illustrations. Saisissantes, flamboyantes, audacieuses, les miniatures recèlent un message codé que seules les sources rabbiniques permettent de décrypter. Les censeurs n'ont manifestement pas su déceler dans l'image ce qu'ils pouvaient combattre dans le texte. L'iconographie transforme l'image du juif bouc-émissaire en celle de guerrier conquérant. Elle privilégie les scènes de batailles de violence et de majesté. D'une crudité brutale, dans un mode espagnol prébaroque, elle ne voile ni le sang ni le sexe. Confisqué par l'Inquisition, le manuscrit disparut pendant deux siècles. Il ne fut restitué aux descendants de don Luys de Guzman qu'en 1622. Il est aujourd'hui encore la propriété des ducs d'Albe et conservé à Madrid, au Palacio de Liria. Sonia Fellous étudie ce manuscrit dans son contexte historique et culturel. Cherchant à démontrer que cette commande participait d'un grand dessein politique, elle a découvert que Moïse Arragel avait fait, de façon subversive, d'une Bible en apparence chrétienne une oeuvre profondément juive.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Somogy |
Auteur(s) | Sonia Fellous |
Parution | 08/01/2002 |
Format | 26 x 29 |
Couverture | Broché |
EAN13 | 9782850565168 |
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