La recherche hs n°22 la memoire mai/juin 2017

La diversité de la mémoire. Notre mémoire n'est pas unique. Il a fallu attendre la deuxième partie du XXè siècle pour que les neuropsychologues identifient peu à peu les différents systèmes qui la composent. Aujourd'hui, les spécialistes s'accordent sur le fait qu'il en existe au moins cinq. Un seul est à court terme, la mémoire de travail, qui joue un rôle pivot dans l'encodage et la récupération des informations. Deux autres systèmes sont aussi majeurs, la mémoire sémantique, qui recense nos connaissances sur nous-mêmes et sur le monde, et la mémoire épisodique, qui nous fait revivre avec émotion les scènes de notre passé. La biologie des souvenirs. Comment notre cerveau mémorise-t-il ? Les neurobiologistes ont identifié trois étapes dans la formation des souvenirs. Un vaste réseau cérébral est mobilisé à chacune d'entre elles. Deux structures symétriques jouent le rôle de chef d'orchestre, les deux hippocampes nichés à l'intérieur des lobes temporaux. Dans ces structures, les mécanismes d'apprentissages s'opèrent au niveau des points de communication entre les neurones, les synapses. Une cascade d'interactions moléculaires mettant en jeu deux protéines permet d'ancrer les acquis. Les méandres de l'oubli. La face cachée de notre mémoire, c'est l'oubli. A la fois nécessaire - parce que notre cerveau n'a pas la capacité de tout retenir - et dangereux, car il peut nous jouer des tours. Par exemple, quand il nous fait renier notre vécu pour croire à de faux souvenirs. Ou perdre notre mémoire épisodique, celle de notre passé, lorsque nous sommes victimes de la maladie d'Alzheimer. Fort heureusement, il existe des méthodes - par exemple des techniques d'imagerie mentale - pour entretenir nos capacités mnésiques. Cependant, attention à certains médicaments, comme les benzodiazépines et plusieurs antidépresseurs, qui favorisent eux aussi l'oubli.