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Ferronnerie rustique
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Ferronnerie rustique

Ferronnerie rustique

Eudes

36 pages, parution le 01/01/1996

Résumé

Le maitre-ferronnier jean Lamour, auteur des celebres grilles de la Place Stanislas a Nancy, incontestable chef-d??uvre de la ferronnerie Louis XV, ecrivait en 1767 : < La forge est aux autres inventions de ce genre ce que le genie est aux sciences. Elle est l'ame et la force : aucune ne peut se passer d'elle et elle ne les a precedees toutes que pour les creer. Si Ceres donne le pain aux Cyclopes, c'est qu'ils lui avaient fabrique la charrue. Si le pieux Enee conserve et etablit au milieu des combats les fugitifs de Troie, c'est qu'il est arme par l'epoux de Venus. Notre nourriture et notre defense sont des objets purement necessaires, mais la serrurerie embellit encore l'utile. Elle a des parties pleines d'agrement, de delicatesse et de majeste. Elle est susceptible de toutes les formes. Elle a, quand elle veut, l'energie de la peinture, la hardiesse de la sculpture et toujours la solidite. >

Lorsque, dans cette citation, la part a ete faite du beau style d'epoque et d'une passion quelque peu exuberante pour l'etat de ferronnier, il reste beaucoup de verite et une definition exacte de la profession. En effet l'art de la ferronnerie est inseparable du metier de la forge, et le ferronnier, si grand artiste qu'il soit, doit rester un ouvrier du metal ou sa pensee s'imprimera par un dur et patient labeur. C'est l'inalienable heritage d'un temps ou, avant d'etre une discipline artistique, la ferronnerie etait un humble et simple travail du fer, mais irremplacable et d'une necessite vitale.

L'Antiquite, qui avait reconnu toute l'importance de la forge et l'avait placee sous l'egide de Vulcain, dieu puissant, n'accorda qu'une modeste part aux possibilites decoratives qu'offrait le metal malleable et dur. L'utile avait alors une imperieuse primaute, et ce n'est qu'au Moyen-Age, entre le XI? et le XII? siecle, que s'etablissent les grandes traditions de la ferronnerie, technique et artistiques.

Ces traditions furent l??uvre de l'une de ces admirables corporations artisanales qui, a l'epoque medievale, edifierent, en se basant sur l'amour de leur metier, des regles professionnelles si solides qu'elles ont defie les siecles. Le soin et l'invention qu'apportaient a leurs ouvrages les forgerons d'alors transformerent en oeuvres d'art les plus modestes travaux utilitaires. Les grilles et les impostes de toutes sortes qui, a l'origine, n'etaient qu'une protection, les pentures et les cloutages qui n'etaient qu'un renforcement du bois des portes et des coffres, devinrent des elements decoratifs, creations originales ou se marquerent des styles et des personnalites. Le forgeron, qui etait a la fois serrurier, armurier et ferronnier, est parvenu tres vite a la plus grande science dans la preparation et le maniement de son metal. A la fin du Gothique la technique de l'art du fer battu avait atteint un tel point de perfection qu'elle a conserve au cours des siecles les memes procedes d'execution et qu'elle n'a pratiquement plus fait de progres depuis lors. Si l'industrie, dans les temps modernes, a pu faciliter la tache du ferronnier, en particulier dans la preparation du metal et dans la soudure, en revanche elle n'a pas ameliore la qualite de la ferronnerie qui, comme toute oeuvre d'art, doit naitre de la main meme de l'artiste.

Il ne faut pas voir dans la sobriete qui caracterise les travaux de ferronnerie medievaux une pauvrete de moyens, mais plutot un parti pris de simplicite. Les maitres-ferronniers d'alors n'oubliaient jamais les fins pratiques de leurs oeuvres, ni qu'un certain depouillement seyait a leur art comme a leur matiere.

Des pieces comme les grilles de la cathedrale du Puy (XII?siecle) ou les pentures de la porte Sainte-Anne de Notre-Dame de Paris (XIII? siecle), ainsi que de nombreux autres chefs-d??uvre, montrent bien que l'esthetique avait rejoint le technique dans la perfection.

L'artisanat de la ferronnerie, issu des corporations du Moyen-Age, existe toujours. Attache au metier dont il a su faire un art, fidele a ses traditions comme a ses techniques anciennes et a ses vieux trucs d'atelier, il retient d'instinct la bonne lecon du passe. Aux epoques heureuses, de grands artistes sont sortis de ses rangs, et leurs oeuvres illustrent avec grandeur la longue histoire de la ferronnerie. Avoir su faire naitre ces vocations, qui justifieraient a elles seules la fierte que donne a toute la corporation l'exercice de son art, serait deja un titre de gloire, mais il en est un autre, plus discret et plus valeureux : c'est d'avoir toujours su, meme aux moments les plus defavorables, maintenir la perennite de la profession. Au XVI?siecle, par exemple, ou la ferronnerie francaise n'a pu creer un style, ni acclimater en France les styles de la Renaissance italienne, espagnole ou allemande, l'artisanat du fer forge continue son patient labeur, et prepare avec le style Louis XIII, simple mais original, l'apotheose des XVII? et XVIII? siecles ou la ferronnerie connait une faveur jamais egalee et qui voit surgir les plus eclatants chefs-d??uvre. Une corporation moins sage, moins laborieuse et moins traditionaliste eut ete grisee par le succes qu'elle avait connu pendant deux cents ans, et elle n'eut pu resister a la tourmente qui la guettait et faillit causer sa perte. En effet, au XIX?siecle, avec l'apparition de la fonte, le fer battu subit une eclipse presque totale ; son reveil fut encore l??uvre de son artisanat qui avait su attendre avec serenite, fort d'une venerable experience.

De nos jours, la ferronnerie, malgre des conditions economiques peu favorables au travail artisanal, poursuit son destin dans la voie qui lui a ete tracee par dix siecles de tradition. Quelques tres grands artistes modernes laisseront des oeuvres egales a celles de leurs maitres des siecles les plus glorieux. Derriere eux, comme dans tous les temps, sont groupes les bons ouvriers du fer qui continuent a accomplir leur tache; leurs travaux ne sont pas dans les livres, ils ne figurent pas dans les expositions et ne se trouvent pas dans les monographies. Ils sont pourtant dignes du plus haut interet, car ils sont la vie meme d'un art. Crees a des fins pratiques, ils presentent le plus souvent des modeles plus utilisables et plus faciles a realiser que les chefs-d??uvre.

Nous esperons, en leur ayant accorde la plus large part dans cet ouvrage, leur avoir rendu justice.

Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Massin
Auteur(s) Eudes
Parution 01/01/1996
Nb. de pages 36
Format 21,8 x 28
Couverture Relié
Poids 602g
Intérieur Noir et Blanc
EAN13 9782707209962

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