Après une très longue période d'immunité de fait, les élus
et fonctionnaires territoriaux se trouvent aujourd'hui de
plus en plus souvent confrontés à la justice pénale. Ce
nouveau phénomène, fortement médiatisé, résulte d'abord du
profond bouleversement dans lequel ceux-ci exercent
actuellement leurs fonctions ou missions. Mais il résulte
également d'une modification des mentalités. En effet, les
victimes, les magistrats et l'opinion publique sont
désormais animés par la passion jalouse et vétilleuse d'un
sentiment qui trouve une traduction juridique : l'égalité.
Ce grand principe constitutionnel se décline en trois
impératifs : mêmes juges, mêmes règles procédurales, mêmes
règles substantielles. Au nom de son respect absolu, les
élus et fonctionnaires territoriaux devraient donc voir
leur responsabilité pénale engagée dans les mêmes
conditions que tout un chacun. Cependant, à leur égard, la
justice pénale est tantôt plus sévère, tantôt plus
protectrice. Ne faudrait-il pas alors parler d'inégalité à
leur détriment ou à leur profit ? Tout en présentant de
façon claire le champ très étendu de la répression des
actes que peuvent commettre les décideurs publics locaux
dans le cadre de leurs fonctions, l'auteur expose également
les mécanismes de protection existant en droit pénal dont
les élus et fonctionnaires territoriaux peuvent
actuellement se prévaloir. De la confrontation des
décideurs publics locaux avec la justice pénale, il résulte
que cette dernière se doit de tenir compte de la
spécificité des fonctions et missions des décideurs publics
locaux, à savoir la défense et la protection de l'intérêt
général. Cette spécificité justifie le fait que l'égalité
ne soit pas abusivement assimilée à l'uniformité. La loi se
doit de permettre à tout citoyen de se trouver non pas dans
une situation identique, mais dans une situation équitable.
L'ouvrage est à jour des différentes et importantes
réformes législatives intervenues (lois du 15 juin 2000, du
10 juillet 2000 et réforme du code des marchés publics).
Sommaire
- La protection résultant des principes généraux du droit
pénal.
- La protection attendue de l'instauration d'une
responsabilité pénale des personnes morales de droit
public.
- La protection issue des règles générales de la
procédure pénale.
- La mise en oeuvre des protections procédurales
spécifiques.
- Les manquements au devoir de probité.
- Les manquements au devoir de citoyenneté.
- Les manquements au devoir de précaution.
- Les manquements au devoir de rigueur