L'economie politique - numéro 71 - Collectif L'économie politique - Librairie Eyrolles
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L'economie politique - numéro 71
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L'economie politique - numéro 71

L'economie politique - numéro 71

L'économie politique, n°71

Collectif L'économie politique - Collection L'Economie politique

112 pages, parution le 18/08/2016

Résumé

Exit, Voice and Loyalty, dans un essai célèbre paru en 19701, l'économiste Albert O. Hirschman distinguait trois stratégies face à une organisation insatisfaisante : la défection (exit), la prise de parole (voice) ou le loyalisme (loyalty). La première est typique de l'acteur économique, tel le consommateur qui se détourne d'un produit, la deuxième relève de la mobilisation politique, quand la troisième exprime l'attachement à l'organisation malgré le mécontentement que celle-ci suscite.

Ces trois postures peuvent se combiner. Ainsi, David Cameron a voulu utiliser le référendum (la menace d'exit) pour appuyer les revendications (voice) du Royaume-Uni auprès de ses partenaires européens. Mais il avait mal mesuré à quel point l'attachement des Britanniques à l'Union européenne (loyalty) était faible, et le camp du leave l'a emporté. Cela n'a rien d'étonnant : les Britanniques ont toujours vu l'Union d'abord comme un grand marché, à qui ils reprochent d'outrepasser son rôle. Or la défection est précisément le comportement qui domine sur un marché, parce que les liens d'attachement y sont faibles.

Une idée neuve en Europe.
Le Brexit révèle et exacerbe un malaise général au sein de l'Union. Les Européens sont-ils heureux ? C'est pourtant l'Europe qui, à l'époque des Lumières, fait du bonheur un concept politique. "Le bonheur est une idée neuve en Europe", disait l'abbé Sieyès, après que les révolutions américaine et française ont conféré au bonheur une dignité constitutionnelle. En 1776, nourrie par les écrits des philosophes européens, la Déclaration d'indépendance américaine énonce un droit inaliénable à la "recherche du bonheur". Le préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 vise "le bonheur de tous" et la déclaration montagnarde de 1793 affirme que "le but de la société est le bonheur commun".

Ces Constitutions dessinent certes deux rapports différents à l'Etat : une approche plutôt libérale aux Etats-Unis, l'Etat devant surtout ne rien faire qui puisse nuire à la quête personnelle du bonheur ; une approche plus solidariste en France, où l'Etat est censé agir en faveur du bonheur commun. Dans cette perspective, l'inscription constitutionnelle du bonheur peut être vue comme la base des droits sociaux2. Mais, dans les deux cas, le bonheur est à la base du contrat social, c'est lui qui légitime les revendications des citoyens, voire le renversement d'un régime qui ne respecterait pas ce principe suprême.

Mais il existe une autre tradition européenne, contemporaine de la première, qui fait du bonheur le produit des échanges libres et non faussés entre les individus. C'est alors le bon fonctionnement du marché qui permet d'atteindre l'optimum social. La construction européenne ressort évidemment de cette seconde tradition.

Le malaise commence quand l'union ainsi mise en place non seulement ne remplit plus sa promesse propre (le bonheur via la prospérité), mais aussi empiète sur le contrat social établi au niveau de chaque nation. Car c'est bien là le sentiment qui désormais s'exprime, soit dans une version libérale - l'Union européenne impose une multitude de règles sur lesquelles le citoyen n'a pas prise -, soit dans une version sociale - les protections et les services publics nationaux sont menacés par la mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux et par la mise sous tutelle des politiques économiques. Or l'Union, dans son fonctionnement actuel, ne paraît laisser le choix aux mécontents qu'entre une défection catastrophique (les Britanniques) et un loyalisme subi (les Grecs). Alors que c'est à travers la prise de parole que les organisations et les institutions s'adaptent et perdurent.

Le malaise est aussi palpable en France : le président de la République a beau nous dire que "ça va mieux" en exhibant le frémissement de la courbe du chômage, il peine manifestement à convaincre. Pourtant, dans les enquêtes, les Français se montrent moins pessimistes sur leur sort individuel que sur le destin collectif. Et la quête du bonheur privé les occupe plus que jamais, si on en juge par la profusion de livres consacrés au sujet sur les étals des libraires. Car, ne l'oublions pas, le bonheur est aussi un business.

Bonheur privé et bonheur public.
Les textes de ce premier dossier sont traversés par ce questionnement : comment s'articulent bonheur privé et bonheur public ? Parce qu'il y a autant de définitions du bonheur que d'individus, de cultures et d'époques, le courant de "l'économie du bonheur" considère qu'il vaut mieux demander directement aux gens comment ils se sentent. Mais ce bien-être quantifié à grand renfort d'enquêtes subjectives est-il vraiment le bonheur ? Ces mesures apparemment neutres n'instaurent-elles pas des normes implicites ? Peut-on sur ces bases subjectives et purement individuelles bâtir et évaluer des politiques publiques ? C'est l'objet du débat entre Claudia Senik, spécialiste de l'économie du bonheur, et Florence Jany-Catrice, qui considère ce courant avec le regard critique de la socio-économie.

Les économistes du passé se sont déjà posé des questions proches de celles qui agitent les économistes d'aujourd'hui. Mais ils n'ont pas toujours apporté les réponses dont on les crédite sans les avoir lus. Laurie Bréban revisite la philosophie morale de Smith et Nathalie Sigot montre les tensions qui traversent l'oeuvre de Bentham : pour le père de l'utilitarisme classique, le calcul individuel des plaisirs et des peines ne produit pas spontanément du bonheur collectif.

Enfin, le monde du travail est un autre terrain, où la conciliation entre le bien-être individuel des travailleurs et l'intérêt collectif de l'entreprise devient un objectif de plus en plus revendiqué, comme le rappelle Marc Mousli. Jusqu'à la fusion totale des intérêts ? Certains voudraient y croire - ou y faire croire.

Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Alternatives économiques
Auteur(s) Collectif L'économie politique
Collection L'Economie politique
Parution 18/08/2016
Nb. de pages 112
Format 15 x 24
Couverture Broché
Poids 180g
EAN13 9782352401629
ISBN13 978-2-35240-162-9

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